Facebook va permettre à un organisme indépendant de lancer une enquête sur la modération du contenu des publications en arabe et en hébreu, après que le géant de la technologie a été accusé de supprimer le contenu pro-palestinien.
"Nous nous sommes associés à une organisation à but non lucratif experte dans le domaine des entreprises et des droits de l’homme, BSR, pour mener une enquête sur l’impact de Facebook sur les droits de l’homme pendant l’intensification de la violence en Israël et en Palestine en mai et juin", a déclaré Facebook dans un communiqué vendredi.
"La BSR examinera les sources internes pertinentes de Facebook et s’engagera auprès des parties prenantes concernées. Nous mettrons en œuvre la recommandation du conseil d’administration dans le cadre de notre diligence raisonnable, en définissant et en hiérarchisant toutes les questions saillantes relatives aux droits de l’homme conformément aux orientations des principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme."
L’entreprise technologique a ajouté qu’elle communiquerait publiquement les résultats de l’enquête en 2022. Avec des bureaux dans le monde entier, BSR se présente comme une "organisation d’experts en commerce durable" qui travaille avec les grandes entreprises pour "créer un monde juste et durable".
Cette annonce intervient après que le conseil de surveillance de Facebook a publié un rapport au début de l’année, appelant à la création d’un organisme indépendant chargé d’enquêter sur les allégations de suppression de contenu concernant Israël et la Palestine.
Des activistes et des groupes de défense des droits avaient accusé le géant des médias sociaux, qui possède également Instagram et WhatsApp, de censurer les Palestiniens et leurs partisans après la suppression de posts pro-palestiniens.
Près de 200 membres du personnel de Facebook ont également accusé ses systèmes de supprimer ou de déclasser injustement des contenus pro-palestiniens avant et pendant la dernière offensive israélienne sur Gaza.
Réponse aux critiques
À la suite de ces critiques, le conseil de surveillance de Facebook a publié un rapport et a demandé un examen indépendant des allégations de partialité dans la modération des messages palestiniens et israéliens.
Le rapport se concentre sur un message particulier que les modérateurs ont supprimé puis rétabli - un reportage en arabe d’Al Jazeera sur les Brigades Izz al-Din al-Qassam, affiliées au Hamas, qu’un utilisateur égyptien avait reposté avec le commentaire "Ooh" - mais propose des recommandations qui ont des implications plus larges pour la modération des contenus palestiniens et israéliens.
Pour l’examen indépendant des allégations de partialité, le conseil d’administration a déclaré que l’examinateur ne devait pas être "associé à l’une ou l’autre des parties du conflit israélo-palestinien" et qu’il devait examiner la modération humaine et automatisée du contenu en arabe et en hébreu.
L’une des principales préoccupations des défenseurs du numérique est de savoir dans quelle mesure Facebook supprime le contenu palestinien à la demande du gouvernement israélien, notamment de l’unité cybernétique du ministère de la justice, et d’un réseau très organisé de bénévoles qui signalent les contenus pro-palestiniens.
La commission a repris cette question en demandant à Facebook, au cours de son enquête, si l’entreprise avait reçu des demandes officielles ou officieuses d’Israël pour supprimer le contenu en avril et mai.
La société a répondu qu’elle n’avait pas reçu de "demande légale valide" d’une autorité gouvernementale dans le cas d’une publication particulière sur laquelle le rapport de la commission s’est concentré. Facebook a "refusé de fournir les autres informations demandées par la commission".
Traduction : AFPS