Christiane Peterschmitt, bouquet à la main, et Ilham Nouari, à sa droite, à leur retour d’Israël, hier à l’EuroAirport. Photo L’Alsace/Nadine Muller
Nadine Muller Pour la deuxième année consécutive, des membres de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) ont été expulsés d’Israël après quatre jours de détention. Partis jeudi dernier, Guy Peterschmitt, le président de l’AFPS 68, son épouse Christiane et Ilham Nouari, toutes deux membres de l’association, ont atterri à l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv. Ils devaient se rendre dans le village de Wadi Fukin, en Palestine, pour participer à un programme de coopération pour le développement rural et procéder à la réception des travaux de la phase finale d’un projet d’irrigation.
Mais à peine leur avion a-t-il touché le sol israélien que les trois membres de l’AFPS ont été interpellés et placés en centre de rétention. Pourtant, Guy Peterschmitt avait avec lui une lettre officielle du consulat français pour la mission qui conduisait le groupe en terres palestiniennes, dans un objectif de solidarité. Dimanche, tous trois sont passés du centre de rétention au tribunal de première instance de Jérusalem. Guy Peterschmitt « a été considéré comme un activiste qui touchait à la sécurité d’Israël, à l’ordre public », explique son épouse Christiane. Mais ce dernier a tout de même été autorisé à poursuivre sa mission en Palestine.
Christiane et Ilham ont, quant à elles, été expulsées du pays au motif qu’elles n’avaient pas fait de demande préalable d’autorisation d’entrée sur le sol israélien.
« Un enfermement » « Ces agissements obligent le gouvernement français à une réaction officielle ferme auprès des autorités israéliennes. La France ne peut se soustraire à sa responsabilité de protéger les droits de tous ses ressortissants, a fortiori quand c’est le fait d’un État qui piétine en toute impunité le droit international », s’est insurgée Aline Parmentier, secrétaire du PCF 68, auquel certains membres de l’AFPS adhèrent, et présente hier à l’EuroAirport pour le retour de Christiane et Ilham.
D’autres membres de l’AFPS avaient tenu à être présents également, pour montrer « tout leur soutien ». « L’attitude et la politique du gouvernement israélien sont répressives et il multiplie les interdictions d’entrée sur son territoire. Il y a un emballement politique, un enfermement d’Israël, et nous redoutons que ça s’accentue encore », a lancé Noëlle Casanova, responsable de la Ligue des droits de l’homme section Mulhouse et de la coordination Mulhouse-Palestine, également présente à l’EuroAirport. En attendant, Christiane Peterschmitt et Ilham Nouari retenteront leur chance l’an prochain.