Ce 14 janvier 2016, nous avons reçu ce message de Rashed, le coordonnateur de l’association de fermiers du Jourdain :
"À six heures, le 14 Janvier 2016, l’armée d’occupation israélienne est entrée avec douze jeeps et deux bulldozers à Tubas détruisant quatre abris et un réservoir d’eau.
En Décembre 2015, l’armée avait donné l’ordre de démolition des abris obligeant les propriétaires à remettre le terrain tel qu’il était avant la construction, dans les 45 jours suivants. Bien que l’instruction soit en cours et la date limite pas encore expirée, l’armée a opéré des raids dans la région et détruit les abris. Deux des quatre abris appartenaient à Ali Amabusi et Mahmoud Alidib Mashamani, les deux vivants à Tubas.
Les forces militaires contrôlent la région comme zone militaire fermée, la loi ne les autorisent pas à entrer dans Tubas, ni de donner des ordres de démolition car c’est la zone A, sous le plein contrôle de autorités palestiniennes. (NDLA ; seule la zone C est sous contrôle militaire).
Dans la matinée, également un réservoir d’eau a été détruit. Il approvisionnait en eau le village de Yarza. La démolition a laissé 100 personnes sans eau ainsi que les fermes et les plantations, qui sont la principale source de revenu pour les familles. Le réservoir d’eau a été construit avec les fonds de la Solidarité chrétienne italienne et le bénévolat de Jordan Valley Solidarity en 2013-2014. Son but était un projet de développement pour la région, permettant aux gens de revenir et d’aider ceux qui ne disposent pas de l’accès à l’eau pour cultiver la terre et l’élevage des animaux. L’eau était fournie par la ville de Tubas et le village de Alibkea, mais le tuyau reliant le réservoir au village de Yarza a été confisquée par l’armée d’occupation il y a déjà 8 mois."
A six heures, le mardi 18 Août 2015, l’armée israélienne a attaqué et envahi le village de Fasayel dans la vallée du Jourdain. Vingt militaires en jeep accompagnés de six bulldozers ont démoli sept maisons et aussi coupé les fils d’alimentation électriques, détruit des réserves d’eau et les abris pour les animaux appartenant aux résidents palestiniens. Déjà, le 21 octobre 2014 à cinq heures, l’armée israélienne avait commis une attaque dans la vallée du Jourdain. Quarante jeeps et des bulldozers sont arrivés dans les villages de Fasayel et d’Al Jiftlick. Au total, six familles ont perdu leurs maisons et les baraques qui abritaient leurs troupeaux. Certaines familles avaient reçu un ordre de démolition auparavant, mais pas d’autres, et l’armée israélienne n’en a absolument pas tenu compte.
A Fasayel, la famille de Hassein Yassin, qui compte onze personnes dont six enfants, a perdu un baraquement. Leur maison a déjà été démolie à six reprises par l’armée israélienne.
Voilà des faits qui démontrent la volonté inexorable des autorités israéliennes de contraindre les populations palestiniennes qui vivent depuis des temps immémoriaux dans la vallée du Jourdain, y cultivent leurs terres, élèvent leur cheptel, à partir.
Elles utilisent des moyens de coercition inadmissibles : privation des ressources en eau, destruction des habitations, des granges, des abris pour les animaux, des cultures, et même des écoles, car il est interdit aux habitants résidant en zone C (sous contrôle militaire) de construire, de planter des arbres, de creuser des puits.
Cette fois, les militaires sont intervenus en ZONE A qui est sous la gestion administrative de l’Autorité palestinienne. Les Autorités israéliennes ne respectent même pas leurs propres lois, par ailleurs contraires à la réglementation internationale.
Leur objectif est de remplacer les habitants légitimes du pays par des colons israéliens pour développer leur réseau de colonies et de plantations dans toute la vallée du Jourdain. Ce qui est absolument inacceptable sur le plan humain, parfaitement illégal.
Mais pourquoi se priveraient-elles de pratiquer ces exactions puisque jamais aucune sanction n’est appliquée à l’Etat d’Israël.
Nous demandons au gouvernement français, à l’Union européenne, d’intervenir auprès du gouvernement israélien pour que cessent ces pratiques inhumaines et illégales, pour que cesse toute colonisation dans les territoires occupés.
Nous demandons que la souveraineté de la Palestine soit reconnue par la France dans les frontières internationalement acceptées par l’ONU.
Nous demandons que des sanctions soient appliquées, après enquête de la Cour Pénale Internationale, pour non-respect des résolutions de l’ONU quant à la colonisation, le retour des réfugiés ou leur indemnisation