Impossible pour François Sauterey, comme pour des milliers d’entre nous, de laisser passer ce 1er mai 2020 comme si de rien n’était : le 1er mai est un jour de lutte et les slogans affichés aux fenêtres ainsi que la promenade quotidienne pouvaient être l’occasion de le rappeler d’une manière ou d’une autre y compris dans le cadre des contraintes de la loi d’urgence sanitaire. Combien d’entre nous l’ont-ils fait ce jour-là ?
François Sauterey est membre du bureau national de l’AFPS mais ce 1er mai 2020, c’est son drapeau syndical qu’il avait choisi de sortir : promenade dans un rayon d’1km, limité à 1 heure de temps, et en possession de l’attestation dérogatoire. Mais.. arrivé aux abords de la place Gambetta dans le 20ème arrondissement de Paris il aura droit à deux procès-verbaux : l’un pour avoir manifesté (le fonctionnaire lui signifiant que c’était interdit), l’autre pour défaut d’attestation dérogatoire (il avait écrit « promenade » alors qu’il manifestait).
François a bien entendu contesté ce qui s’apparente à de l’abus de pouvoir et à la tentative pas toujours masquée de bâillonner les citoyens sous prétexte de crise sanitaire. L’AFPS lui apporte tout son soutien dans un combat qui est celui de nous toutes et tous.
Les lois d’urgence ont toujours mis à mal les libertés publiques et individuelles. Cette loi d’urgence dite sanitaire n’a pas dérogé à la « règle ». Maintenant le gouvernement entend créer un système à la carte et instaurer dans le droit commun un régime d’exception dont la durée maximale n’est pas définie.
Par communiqué du 20 juin la Commission nationales Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) alerte sur le danger pour le respect des droits et libertés de cette loi organique supposée organiser la fin de l’état d’urgence sanitaire.
Pour l’heure, retoqué par le Conseil d’État sur l’interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes, le gouvernement permet aux préfets - par un décret du 14 juin - d’autoriser, ou pas, certaines manifestations sur la base de critères non précisés.
La période qui vient va être compliquée pour qui veut faire entendre sa voix. Nous devrons fermement résister aux tendances autoritaires qui visent à contrôler, dissuader, voire empêcher, les expressions publiques. Raison de plus pour redire notre solidarité avec François Sauterey et le soutenir dans ses démarches de défense de nos libertés.
Le Bureau National