Photo : Les Palestiniens résidents de Hamad sont revenus pour trouver la ville dévastée suite à l’invasion israélienne, dressant des tentes à côté de leurs maisons détruites, 3 juillet © Quds News Network
Environ 90 % de la population de la bande de Gaza a été déplacée au moins une fois depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, selon l’agence humanitaire des Nations unies.
Andrea De Domenico, chef de l’agence des Nations unies OCHA dans les territoires palestiniens, a déclaré mercredi qu’environ 1,9 million de personnes seraient déplacées dans la bande de Gaza.
"Nous estimons que neuf personnes sur dix dans la bande de Gaza ont été déplacées à l’intérieur de leur propre pays au moins une fois, voire jusqu’à dix fois, malheureusement, depuis le mois d’octobre", a-t-il déclaré aux journalistes.
"Auparavant, nous estimions le nombre de personnes déplacées à 1,7 million, mais depuis ce chiffre, nous avons eu l’opération à Rafah, et nous avons eu des déplacements supplémentaires à partir de Rafah", a-t-il déclaré pour expliquer l’augmentation du nombre de personnes déplacées.
"Nous avons également mené des opérations dans le nord qui ont également déplacé des personnes", a-t-il ajouté.
Il a déclaré que ces opérations militaires avaient forcé les gens à réinventer leur vie, encore et encore.
"Derrière ces chiffres, il y a des gens (...) qui ont des craintes et des griefs. Et ils avaient probablement des rêves et des espoirs ; de moins en moins, je le crains aujourd’hui, malheureusement", a déclaré M. De Domenico.
"Des gens qui, au cours des neuf derniers mois, ont été déplacés comme des pions dans un jeu de société."
Il a indiqué que la bande de Gaza avait été coupée en deux par les opérations militaires d’Israël, l’OCHA estimant que 300 000 à 350 000 personnes vivant dans le nord du territoire assiégé étaient dans l’impossibilité de se rendre dans le sud.
Il a ajouté que depuis le début de la guerre, environ 110 000 personnes avaient réussi à quitter la bande de Gaza avant la fermeture du point de passage de Rafah vers l’Égypte au début du mois de mai.
M. De Domenico a précisé que certaines personnes étaient restées en Égypte, tandis que d’autres avaient poursuivi leur route.
La guerre de Gaza, la plus sanglante de l’histoire, a éclaté après l’attaque du 7 octobre du Hamas contre le sud d’Israël, qui a entraîné la mort de 1 195 personnes, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres israéliens.
Les militants ont également pris 251 otages, dont 116 se trouvent toujours à Gaza, parmi lesquels 42 sont morts, selon l’armée.
L’offensive de représailles menée par Israël depuis lors a tué au moins 37 953 personnes, également des civils pour la plupart, selon les données du ministère de la santé du territoire dirigé par le Hamas.
Traduction : AFPS