Au cours des derniers jours d’avril 2025, la Commission des affaires des prisonniers et ex-prisonniers a communiqué un certain nombre d’informations relatives aux condition de détention au sein de la prison pour femmes de Damon, centre pénitentiaire féminin situé à proximité d’Haïfa, dans le nord du territoire israélien.
La commission a publié un certain nombre de témoignages d’avocates ayant pu rendre visite à certaines des dizaines de captives de Damon. Les problèmes de santé y sont généralisés, en particulier la malnutrition. Cet article relate les témoignages de quatre prisonnières politiques : Keram Mohammad Mousa (53 ans), Haneen Mohammad Jaber (44 ans), Fidaa Souheil Assaf (49 ans) et Shahed Majed Hassan (23 ans).
La Commission a notamment évoqué le cas de Keram Mohammad Mousa (53 ans), originaire du village de Sarra dans le gouvernorat de Naplouse, arrêtée le 25 février 2025. Elle est emprisonnée depuis deux mois dans dans une minuscule cellule insalubre, couverte de tâches de sang et un matelas qu’elle partage avec sa codétenue. Keram Mousa a aussi témoigné du fait que ses repas étaient composés d’une assiette de légumes à partager entre huit prisonnières.
La malnutrition fait des ravages parmi toutes les prisonnières politiques, Haneen Mohammad Jaber (44 ans) a perdu huit kilos en cinq mois d’incarcération. Les troupes israéliennes avaient arrêté cette habitante du camp de réfugié·es Nour Shams, dans un parc pour enfants où elle accompagnait les siens le 3 décembre 2024. Elle est accusée d’avoir hébergé son propre fils, recherché par l’armée israélienne.
Shahed Majed Hassan (23 ans) a été arrêtée en mars 2025. Cette habitante de Ramallah en est à son troisième centre pénitentiaire en moins de deux mois. Arrêtée à son domicile elle a été transférée à Ofer, Beit El, Hasharon, puis Damon. Elle témoigne d’avoir subi mauvais traitements et humiliations lors de chacun de ses transferts. Shahed Majed Hassan ne connait pas les raisons de cet enfermement, elle a été condamnée à quatre mois de détention administrative sans charges ni procès.
Le témoignage de Fidaa Souheil Assaf (49 ans) est tout aussi crucial. Habitante du village de Kafr Laqif à Qalqiliya, les troupes israéliennes l’ont arrêtée pour des publications sur les réseaux sociaux. Souffrant de leucémie, elle a pu commencer à recevoir son traitement en prison il y a deux semaines, deux mois après son arrestation.
Le système d’emprisonnement généralisé, les cours militaires et les milliers de détentions sans charges ni procès constituent l’un des outils fondamentaux de l’implémentation et du maintien du système d’occupation du territoire palestinien.
Malgré les centaines de femmes libérées lors des accords d’échange durant la trêve à Gaza, quelques dizaines de prisonnières politiques sont restées ou ont été arrêtées dans les semaines qui ont suivi.
Female Palestinian prisoners raise the victory sign on their way to freedom, as part of the prisoner exchange deal between the Israeli occupation and the Palestinian Resistance. pic.twitter.com/a4t812NHCU
— PALESTINE ONLINE 🇵🇸 (@OnlinePalEng) January 20, 2025
Leurs conditions de détentions sont extrêmement alarmantes, dans la période la plus meurtrière de l’histoire des prisonnièr·es politiques palestinien·nes.
Sources : Addameer / Commission des affaires des prisonniers et ex-prisonniers / Club des prisonniers palestiniens / WAFA