Alors que seules les prochaines élections présidentielles ne sont relayées dans les médias occidentaux, des Palestiniens votent aujourd’hui (jeudi 23 décembre 2004) pour élire leurs nouveaux conseils municipaux.
D’après un décret présidentiel du 24 mai 2004, ces élections municipales sont organisées dans 26 localités de Cisjordanie, dont les plus importantes sont Jéricho et Salfit. Une deuxième étape de ces élections municipales est prévue le 27 janvier 2005 pour 10 localités de la Bande de Gaza, dont les plus importantes sont Deir El Balah et Beit Hanoun.
De telles élections n’ont pas eu lieu en Territoires Palestiniens depuis 1976. Depuis cette date, le processus démocratique avait été interrompu sous pression du gouvernement d’occupation israélien qui a favorisé une politique de nomination, plutôt qu’une politique d’élection. Cette politique a malheureusement été poursuivie par l’Autorité Nationale Palestinienne depuis 1994, qui malgré la promulgation de 2 lois relatives aux élections municipales (5-1996 et 1-1997), n’a fait aucun effort pour organiser de telles élections et a continué à nommer les membres des conseils municipaux à partir considérations claniques et politiques.
Bien que les Palestiniens soient satisfaits de pouvoir enfin exprimer leurs droits, ils restent prudents quant à l’issue du scrutin. Ils sont conscients que ces élections ont lieu à l’ombre des tanks israéliens et que les pouvoirs d’une autorité élue, que ce soit au niveau local ou national, seront déterminés par l’occupant israélien, pas par l’électeur palestinien. Le PCHR [1]dénonce quant à lui une élection municipale en deux étapes, surtout quand l’élection présidentielle est supposée avoir lieu entre les deux.
Les Palestiniens paraissent plus motivés par ces élections locales que par l’élection du Président de l’Autorité Palestinienne pour laquelle les jeux semblent déjà faits. Pour ces élections locales, le Fatah et le Hamas semblent au coude à coude. Les plateformes d’action des deux partis sont très proches.
La différence se ferait plus sur le candidat, son charisme, son statut social, son origine clanique, sa pratique de la religion et surtout sur sa capacité à apporter des solutions concrètes et locales à la population.
En fonction des résultats, il y a des craintes de fraudes, certains considérant qu’une victoire du Hamas pourrait entraîner un gel de l’aide internationale aux villes palestiniennes, déjà dévastée par 4 années de répression israélienne et de récession économique.
D’autres considèrent pourtant que de telles menaces sur les électeurs ne pourraient être que contre-productives.