Association France Palestine Solidarité de Lorraine Sud
17, rue Christian Moench - 54000 NANCY
tél/fax : 03 83 56 52 99
email : afpsnancy@wanadoo.fr
Nancy, le 26 août 2005
Monsieur,
Vous êtes candidat à l’élection législative partielle des 4 et 11 septembre prochains dans la première circonscription de Meurthe-et-Moselle. Si vous êtes élu, vous aurez à prendre position sur la politique étrangère de la France dans le cadre des compétences de l’Assemblée nationale.
Dans la situation internationale actuelle, le conflit israélo-palestinien occupe une place stratégique. Le dernier livre de Pascal Boniface « Vers la 4e guerre mondiale ? » le montre bien. Citons des extraits de la présentation qu’en fait l’éditeur : « L’actuelle politique des Etats-Unis ne nourrit-elle pas autant le terrorisme qu’elle le combat ? N’est-on pas précisément, au Proche-Orient, en Irak et ailleurs, en train de créer les conditions d’un choc des civilisations qu’on affirme refuser ?
A cet égard, le conflit israélo-palestinien, autrefois marginal, est devenu un enjeu majeur qui dépasse largement le cadre régional. L’avenir de la sécurité internationale se joue dans cette zone devenue l’épicentre d’un éventuel choc des civilisations. Or celui-ci n’est pas inéluctable. Il est encore temps, si l’on y met suffisamment de bonne volonté politique, d’arrêter l’engrenage infernal qui menace de conduire le monde à la ruine. ».
L’actualité ne doit pas nous bercer d’illusions quant à l’évolution de la situation au Proche-Orient. Si nous prenons acte de l’évacuation des colons israéliens de Gaza, cet événement, aussi important soit-il, n’est malheureusement que l’arbre qui cache la forêt.
Non seulement, Gaza reste une prison à ciel ouvert car Israël en garde le contrôle absolu de toutes les voies d’accès mais la mise en scène de l’évacuation par le gouvernement israélien vise à faire admettre à la communauté internationale le caractère irréversible de la présence de 450 000 colons en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Elle vise à empêcher la création d’un Etat palestinien indépendant et viable.
La construction du « Mur » se poursuit à un rythme accéléré, bien au delà de la Ligne Verte (la frontière entre Israël et la Cisjordanie d’avant la guerre de 1967), malgré la condamnation de la Cour Internationale de Justice du 9 juillet 2004 et un appel de celle-ci à ce que tous les Etats fassent respecter la recommandation du démantèlement du « Mur ».
Aujourd’hui, Jérusalem est pratiquement isolée du reste de la Cisjordanie et les populations de régions entières se retrouvent étranglées économiquement, coupées de leurs champs et de leurs points d’eau. Sur le terrain se constituent de plus en plus clairement des bantoustans, sans continuité territoriale. Dans le même temps, Israël accélère la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem.
Durant ces dernières années, notre association a pu mesurer combien la sensibilité au sort du peuple palestinien a grandi chez nos concitoyens ; ils sont particulièrement indignés du deux poids, deux mesures dont ce peuple est victime de la part des grandes puissances et des institutions internationales.
En novembre 2003, la plupart des associations de solidarité et de droits de l’homme de notre pays s’engageait dans une campagne internationale contre le « Mur ». Une pétition demandant à ce que la France mette tout en œuvre, y compris des sanctions, pour qu’Israël respecte le droit international, recueillait 200 000 signatures. Une délégation des associations à l’initiative de la campagne était reçue le 12 janvier dernier par le président de l’Assemblée Nationale, Jean-Louis Debré. Reconnaissant la représentativité nationale de la pétition, il s’engageait à faire en sorte qu’un débat ait lieu sur le sujet à l’Assemblée Nationale dans les meilleurs délais.
Localement, notre association a rencontré un écho similaire auprès de la population. En quelques mois, nous avons recueilli plus de 4000 signatures de la pétition contre le « Mur », signatures que nous avons remises aux députés locaux qui ont bien voulu nous recevoir. Le succès de la visite de Leila Shahid le 15 mars dernier témoigne de l’intérêt des Nancéens pour le conflit israélo-palestinien : 25 associations avaient organisé cette visite et la conférence en soirée à la faculté de droit a rassemblé plus de 1000 personnes.
Compte tenu de tous ces éléments, il nous semble important que le thème du conflit israélo-palestinien soit présent dans la campagne électorale et nous souhaiterions connaître votre position sur ce conflit. Plus particulièrement, nous aimerions que vous répondiez aux questions suivantes :
· Que comptez-vous faire pour qu’un débat sur la contribution de la France à la mise en œuvre du droit international concernant le conflit israélo-palestinien ait lieu à l’Assemblée Nationale ? Quelles propositions êtes-vous prêt à faire dans ce cadre ?
· Etes-vous favorable à des sanctions contre Israël visant à ce que cet Etat se conforme au droit international ? Si oui, sous quelle forme ?
· La France a de multiples accords de coopération avec Israël.
Etes-vous prêt à revoir ces accords et à suspendre tous ceux qui favorisent la politique d’occupation et de colonisation de cet Etat tant qu’il ne se conformera pas au droit international ?
Nous nous permettrons de faire connaître vos réponses à nos adhérents et sympathisants et de les rendre publiques par voie de presse. C’est pourquoi nous souhaiterions qu’elles nous parviennent d’ici mercredi 31 août (pour gagner du temps, vous pouvez nous répondre par email et confirmer ensuite cette réponse par voie postale).
Nous sommes conscients que ce délai est très court et que c’est beaucoup vous demander compte tenu des multiples sollicitations auxquelles vous devez répondre mais nous espérons que vous jugerez cette question suffisamment importante pour qu’elle ait sa place dans la campagne électorale.
Dans l’attente d’une réponse de votre part, je vous prie de croire, Monsieur, en mes sentiments cordiaux et respectueux.
Le président de l’AFPS de Lorraine Sud
Guy Perrier
COMMUNIQUE DE PRESSE
Association France Palestine Solidarité de Lorraine Sud
17, rue Christian Moench - 54000 NANCY
tél/fax : 03 83 56 52 99
email : afpsnancy@wanadoo.fr
aux
Rédactions des médias régionaux
Objet : interpellation des candidats à l’élection législative de Nancy sur le conflit israélo-palestinien
Nancy, le 1er septembre 2005
Mesdames, Messieurs,
Notre association a interrogé l’ensemble des candidats républicains à l’élection législative de Nancy (les 7 candidats autres que celui du Front National), sur leur position par rapport au conflit israélo-palestinien.
Ce conflit représente un enjeu important pour la paix et la sécurité internationales. La clé de sa résolution est connue de tous et inscrite dans le droit international : Israël doit se retirer complètement de Cisjordanie et de Gaza et reconnaître le droit du peuple palestinien à y construire un Etat indépendant qui coexiste pacifiquement avec l’Etat d’Israël.
À ce sujet, le « désengagement » actuel de Gaza n’est malheureusement que l’arbre qui cache la forêt de la colonisation qui s’accélère en Cisjordanie, comme l’explique la lettre ci-jointe que nous avons adressée aux candidats. Seule une intervention de la communauté internationale peut contraindre le gouvernement israélien à appliquer le droit international. La France peut y contribuer grandement. Et ceci n’est pas l’affaire uniquement du gouvernement et du Président de la République.
L’Assemblée Nationale, en tant que représentation démocratique des citoyens, a un rôle à jouer dans la définition et le contrôle de la politique étrangère de notre pays. C’est ce qui nous a amené à interpeller les candidats en leur posant trois questions précises :
· Que comptez-vous faire pour qu’un débat sur la contribution de la France à la mise en œuvre du droit international concernant le conflit israélo-palestinien ait lieu à l’Assemblée Nationale ? Quelles propositions êtes-vous prêt à faire dans ce cadre ?
· Etes-vous favorable à des sanctions contre Israël visant à ce que cet Etat se conforme au droit international ? Si oui, sous quelle forme ?
· La France a de multiples accords de coopération avec Israël. Etes-vous prêt à revoir ces accords et à suspendre tous ceux qui favorisent la politique d’occupation et de colonisation de cet Etat tant qu’il ne se conformera pas au droit international .
N’ont pas répondu : Jean-Jacques Denis, Laurent Hénart et Alain Miton.
Christiane Nimsgern a rappelé son engagement constant en faveur du droit du peuple palestinien sans répondre précisément aux questions que nous lui posions.
Annie Levy-Cyferman a indiqué qu’elle n’avait le temps de répondre à notre questionnaire mais elle a rappelé ses engagements antérieurs en faveur d’une paix juste et durable au Proche-Orient, notamment en tant que signataire de l’appel « Une autre voix juive ».
Marie-Hélène Faivre, a répondu qu’elle n’était pas suffisamment compétente sur la question pour se prononcer par rapport à des sanctions contre l’Etat d’Israël mais elle était prête à en discuter avec notre association pour être plus éclairée sur le sujet. Plus généralement, elle a rappelé la position constante des Verts en faveur des droits du peuple palestinien.
Mathieu Klein étant le seul candidat qui a répondu au questionnaire, nous nous permettons de transmettre intégralement sa réponse :
« Le débat en France sur l’application des résolutions de l’ONU doit se poursuivre, et l’Assemblée nationale, représentant le peuple, en est un cadre privilégié. Toutefois, cette question ne doit pas s’arrêter aux portes de l’Assemblée. Il s’agit aussi de retrouver une diplomatie qui fasse de la mise en oeuvre du droit international un élément incontournable de toute discussion, à l’échelle de la France, mais aussi et surtout à l’échelle européenne, là où elle sera plus efficace.
Pour ma part, j’envisagerai de prendre part à la fois au groupe parlementaire d’amitié France - Israël et au groupe d’amitié France - Palestine, afin de relayer les initiatives pour la paix, notamment celles de la déclaration de Genève.
Je suis opposé à des sanctions envers Israël dans des secteurs qui fragiliseraient le développement économique de la Palestine, qui doit constituer une priorité pour La France et l’Union Européenne. Elles doivent agir pour le respect du droit international, en favorisant la négociation avec les Palestiniens et en garantissant la paix et la sécurité. Cela peut passer par des sanctions en matière de contrats d’armement.
- En matière d’accords de coopération, mais réponse est la même que pour les sanctions. J’observe que les décisions prises dans l’enseignement supérieur français il y a quelques années ont fait l’objet d’une opposition de l’université de Birzeith comme de celle de Tel-Aviv.
Je reste à votre disposition et celle de l’AFPS pour approfondir ce débat important, quel que soit le résultat de l’élection.
Je peux vous assurer que je continuerai à militer pour la paix au Proche-Orient, pour la liberté et le développement des Palestiniens dans un état autonome, pour la sécurité et la liberté des Israéliens. »
Nous souhaitons que vous fassiez part de notre démarche et de ses résultats auprès de votre public et nous vous en remercions par avance.
Cordialement,
Le président de l’AFPS de Lorraine Sud
Guy Perrier