La grève des prisonniers palestiniens
Claude Léostic rappelle le contexte dans lequel s’est déroulée la grève des prisonniers palestiniens ; la répression a été très dure. Les assassinats ciblés et les arrestations massives se poursuivent dans le but de délégitimer l’Autorité Palestinienne. Le mur progresse en particulier du côté de Jérusalem-est et Bethlehem. Gaza sera une immense prison et les colons viendront renforcer les colonies de Cisjordanie comme celles d’Ariel et de Maale Adumim. On peut craindre une réaction forte de leur part conduisant même à des affrontements. En Palestine, les élections municipales prévues en décembre et les élections législatives sont l’objet d’actions des militaires entraînant la fermeture de six bureaux d’inscription. En positif, la Cour Internationale de Justice (CIJ) s’est prononcée contre le Mur, de même que les pays non-alignés qui ont dénoncé aussi l’occupation ; la résolution de la Ligue arabe a été votée.
Initiée le 15 août, la grève des prisonniers a été déterminée par les conditions d’incarcération illégales et insupportables, que ce soit pour les hommes, les femmes ou les enfants (dès l’âge de douze ans). Le caractère illimité de cette grève lié à des revendications humanitaires a trouvé un écho dans la société palestinienne fortement solidaire. Le jeûne total de 18 jours dans des conditions très dures a pris fin après que l’attentat de Beersheva a fragilisé le mouvement. Certaines revendications ont cependant abouti au moment même où Marwan Barghouti a été condamné à la détention à perpétuité, tout en continuant pour sa part la grève jusqu’au 16 septembre au péril de sa vie. En France, les actions de soutien ont été très minoritaires.
Une campagne de solidarité et de soutien à Marwan Barghouti, et à tous les prisonniers a été lancée à la Fête de l’Huma en présence d’une délégation palestinienne invitée par le Parti Communiste. Des débats intéressants ont eu lieu. Un comité plus large est à construire avec le Collectif pour une paix juste entre Palestiniens et Israéliens, la FIDH, la LDH et L’Humanité.
Campagne internationale contre le mur
Bernard Ravenel analyse les implications créées par l’avis de la CIJ qui est une victoire du peuple palestinien et du mouvement de solidarité internationale. Mais comment transformer cet avis en changement sur le terrain, impliquer les Etats et la société civile pour arriver à un résultat, quand on connaît l’incapacité des instances internationales à faire respecter le Droit ? En réalité, l’avis de la CIJ a eu un réel impact en Israël si l’on considère l’avis de la Cour Suprême sur le mur qui tient compte de la capacité des Etats à prendre des mesures de rétorsion. Les résolutions du Conseil de sécurité sont toujours bloquées par le veto des USA. Pour contourner cette situation, les Palestiniens ont demandé à la Suisse, dépositaire des Conventions de Genève, d’organiser une réunion des pays signataires dont les décisions seraient impératives. D’où l’importance de la mobilisation pendant la semaine contre le Mur du mois de novembre à l’initiative du Pengon avec une date importante, la manifestation du 13 novembre. Le travail auprès des élus doit continuer car cette campagne s’inscrira dans la durée.
Campagne Al Haq
Christiane Gillmann indique que Al Haq signifie « le droit ». Organisation palestinienne de défense des droits humains, affiliée à la FIDH, Al Haq organise une campagne contre les punitions collectives. Si la conférence-débat organisée le 14 septembre salle Reuilly a été décevante sur le plan de la participation, elle a été d’une très haute qualité. Cependant, les membres du CA estiment que la campagne contre le mur doit rester centrale pour la clarté du message.
Forum social européen
Françoise Diehlmann rappelle qu’il aura lieu à Londres du 14 au 17 octobre. Le bilan de l’an dernier fait apparaître la lourdeur de notre implication financière et militante que nous n’avons pas les moyens de reconduire. A la demande des Palestiniens, nous serons intervenants au sein d’un séminaire proposé par la Ligue des droits de l’homme sur le thème de « L’Europe et la Palestine », animé par Isabelle Avran. Le Forum social de Porto Alegre en janvier sera une échéance très importante.
Divers thèmes travaillés par le Conseil d’administration
– Budget
Voir l’article de Francis Gras dans le Palestine Solidarité de septembre.
– Parrainages
Les parrainages doivent rester des parrainages militants par opposition aux parrainages classiques à grande échelle. En augmenter le nombre est impossible car nos partenaires ne sont plus en mesure de répondre à la demande. Le soutien à la BASR d’Edmond Shehade sera poursuivi sous l’appellation « participation aux frais de rééducation fonctionnelle d’enfants palestiniens ». La plaquette de présentation sera réactualisée ainsi que la plaquette de présentation de l’AFPS.
– La formation
Elle correspond à une réelle nécessité comme le montre la participation aux universités d’été et la forte demande de cahiers de formation (la publication du contenu de l’université d’été de La Ruchère est prévue). Un axe de travail a été dégagé : la formation prendra la forme d’échanges dynamiques sous la responsabilité de référents possédant les capacités requises. La formation proposée sur Paris sera retransmise en régions. Parmi les thèmes possibles : le conflit palestinien et la France avec approche historique et d’actualité.
– Commission projets
Il faut différencier les missions des projets. Les missions sont de plusieurs types (délégations politiques, campagnes civiles avec les Palestiniens, missions spécifiques d’élus ou de professionnels, suivis des projets (AFPS), missions découverte (CCIPPP...). Les projets ont pour objectif d’aider le peuple palestinien à résister. Leur diversité reflète celle des partenaires français (élus, associations, syndicats, institutions...). Pour parvenir à tout articuler, va être établi un calendrier-répertoire au niveau national ; la coopération régionale sera poursuivie.
– Fonctionnement interne
Bernard Ravenel analyse les éléments de crise actuels qui retentissent sur le mouvement de solidarité pour la Palestine et donc sur notre association. L’assemblée générale aura lieu les 7 et 8 mai 2005. Sa préparation débute. Les débats préalables auront lieu en région. D’ici là, une journée de réflexion a été fixée au 4 décembre sur deux thèmes : la crise politique du mouvement palestinien et la répercussion du problème palestinien sur le mouvement de solidarité.
Le bureau national fonctionne avec trop peu de personnes ce qui fait que le travail est difficile. Deux nouveaux membres, Nathalie Ollat et Robert Kissous, vont maintenant y participer comme membres associés.
Muriel Chamard-Bois. (Groupe Local de Brest)