..., la colonisation israélienne en Cisjordanie et à Gaza n’en finit pas de spolier les Palestiniens, et de tenter de mettre fin à toute possibilité d’un Etat palestinien, avec Jérusalem comme capitale.
La dernière provocation, après le déblocage par le gouvernement Sharon de fonds pour de nouvelles implantations, est le vol de maisons palestiniennes à Abu Dis.
Hier, on est entré dans une nouvelle phase de l’installation de colons dans Jérusalem-est.
Des colons du ’Ateret Cohanim’ ont pris possession de deux
maisons à Abu Dis. En parallèle, la police des frontières a pris possession jeudi dernier de l’hôtel Cliff, à côté de ces deux maisons. Les deux maisons et l’hôtel forment un triangle d’environ 2 dunums, maintenant à la disposition d’un noyau de colons procédant à la création d’une nouvelle colonie qui sera dénommée "Kidmat Zion". Cette nouvelle colonie est
installée sur une zone voisine du triangle formé par les deux maisons etl’hôtel, et de ce fait le terrain utilisé par la colonie se trouve agrandie de ces deux dunums, et les colons se sont assurés le plein contrôle de la route passant devant l’hôtel Cliff.
La construction de cette implantation juive à Abu Dis traduit une nouvelle et très dangereuse réalité politique. C’est une menace délibérée pour tout plan de paix future, car elle a été installée juste à côté du futur immeuble du Parlement palestinien (Conseil Législatif Palestinien) à Abu Dis. Par
ailleurs, cette installation juste à côté de l’Université d’Al Quds va être source de conflits récurrents entre colons et étudiants palestiniens.
L’implantation va rendre contiguë l’implantation juive de Ras Al Amud (dénommée ’Ma’alé Zeitim’), financée — comme la nouvelle — par Irwin Moskowitz, et qui sera à partir de là connectée aux colonies juives de Silwan (dénommées ’La Cité de David’) et de là à Abu Tor, où des colons mettent actuellement en oeuvre de gros moyens pour acheter des propriétés, et de là jusqu’au Jebel Mukaber où une nouvelle colonie ’Nof Zahav’ est en cours de construction. Les colons s’emploient également à consolider leurs positions à Sheikh Jarrah.
Ce processus global (comprenant divers autres points non détaillés ici) est entrepris aux fins de judaïser Jérusalem-Est, et pour pré-établir et exclure toute négociation sur le statut de Jérusalem comme capitale d’Israël.
Il aboutit également à empêcher toute continuité des terres palestiniennes dans Jérusalem-Est, isolant par là les
Palestiniens qui y résident des uns des autres ainsi que de la Cisjordanie.
Ce processus est mené avec les encouragements et l’appui total du gouvernement israélien.
En ce qui concerne les évènements d’hier à Abu Dis, les deux points essentiels sont d’une part la Police des frontières qui
prend possession de l’hôtel Cliff pour assurer la sécurité des colons, et d’autre part le fait que le gouvernement ait arrêté la construction du "Mur de sécurité" juste à côté de l’une des deux maisons qui a été occupée hier par les colons. Le tracé d’origine du Mur devait mettre cette maison au-delà
des frontières de Jérusalem, mais elle est maintenant incluse dans les limites de la ville, et le Mur poursuivra sa route selon un tracé modifié.
On a dit que la famille Radwan qui a vendu la maison n’a pas été payée, mais qu’elle a reçu en échange une maison à Sur Baher et des cartes d’identité israéliennes (de couleur bleue). La famille a été confrontée à un dilemne,
portant sur celui de risquer de perdre leur statut de Jérusalémites (donc pouvant y vivre), et dans la panique compte tenu de la situation d’urgence, à cause du tracé du Mur tel qu’annoncé et qui aurait placé leur maison
au-delà de la zone de Jérusalem, ils ont fait le choix de perdre le droit de propriété de leur maison plutôt que de se retrouver hors de la zone de Jérusalem.
Quant à la famille Ayyad, propriétaire de l’hôtel Cliff, l’avocat Shlomo Lecker indique : "Ils fondent la saisie en question sur la Loi des Absents en matière de propriété de 1950, qui est utilisée pour se saisir des propriétés des réfugiés palestiniens qui ont fui en 1948-49. Ceci constitue
un précédent très pervers, qui met en danger des centaines de propriétés dans la foulée". Selon Lecker, la propriété en question a toujours été considérée comme faisant partie de la Cisjordanie, et "la licence hôtelière a été donnée par l’Administration civile (ndt : israélienne, qui gère les
Territoires occupés), qui a perçu les taxes correspondantes. Mais comme l’hôtel se trouve en hauteur, au-dessus du bâtiment du Parlement palestinien, il est devenu un lieu stratégique pour les forces de sécurité et est maintenant considéré comme faisant partie de Jérusalem. Ses
propriétaires palestiniens (Dr Walid Ayyad), qui vivent de l’autre côté du Mur (ndt : côté Cisjordanie), n’ont maintenant plus ni accès ni recours.
Pour plus d’informations :
Meir Margalit, Israeli Committee Against House Demolitions (past City Councillor) / Comité israélien contre les démolitions de maisons : 054-345503
Terry Boulata (ndt : dont la maison est voisine de l’hôtel et qui se trouve placée côté Jérusalem, et qui est Directrice d’une école située de l’autre côté du Mur, donc sans plus d’accès à celle-ci ) : 051-438743 / 02-6289297
Sallah Ayyad : 050-523910 / 02-6289297 Dr. Walid Ayyad : 055-873825
Adv. Shlomo Lecker (ndt : avocat israélien) : 052-673780 / 02-6233695