Gaza peuplée à 70 % de réfugiés de la Nakba, terre de résistance plusieurs fois occupée, faussement « libérée » en 2005 par le cynique plan de retrait unilatéral de la puissance occupante qui permet à Israël de garder Gaza sous surveillance constante avec des possibilités d’intervention armée à tout moment… « Le plan de désengagement de Gaza, c’est le formol nécessaire pour qu’il n’y ait pas de processus politique avec les Palestiniens » disait cyniquement M. Weissglass, conseiller de Sharon et son représentant auprès des États-Unis.
En 2007, après la prise de pouvoir du Hamas, avec la complicité des États-Unis, de l’Union européenne et d’un certain nombre des pays arabes, le cabinet de sécurité israélien a déclaré la bande de Gaza « entité hostile » se donnant le droit de ne plus tenir compte des Conventions de Genève et d’affamer un peuple.
Gaza la résistante : un peuple debout
Vivre depuis 14 ans, bouclés, assiégés, dans cette grande prison – un des territoires les plus densément peuplés de la planète – dont Israël possède toujours les clefs, sans possibilité de s’échapper ni liberté de mouvement, sans pouvoir se projeter dans l’avenir, c’est la terrible condition que subissent les plus de deux millions de Gazaouis, soumis à un blocus inhumain.
Gaza n’en peut plus du blocus et des attaques aux biens, aux personnes, et à l’environnement qu’elle subit. Les traumatismes infligés aux enfants sont dévastateurs à long terme.
Solidaire, créative, attachée à l’éducation et à l’avenir de ses enfants, la population de Gaza résiste. Les « Grandes marches du retour » pour exiger l’application de la résolution 194 de l’ONU et la levée du blocus, malgré la répression sanglante de l’armée israélienne, témoignent de la vitalité de la résistance populaire qui irrigue la société civile.
Ce blocus est illégal, il est inhumain
Selon le droit international, Gaza est un territoire de la Palestine toujours occupée et le blocus s’apparente à une punition collective imposée à l’ensemble de la population civile, un crime contre l’humanité proscrit par la 4e Convention de Genève.
En plus de l’arrêt du développement de la bande de Gaza et des frappes aériennes répétées, le bouclage a sapé tous les aspects de la vie, paralysé le système de santé de Gaza et violé le droit des Palestiniens à se soigner, affaiblissant ainsi leur capacité à prévenir et à atténuer les effets de l’épidémie du COVID.
Le directeur de l’UNWRA, Matthias Schmale l’affirme : « Gaza est en train de plonger dans une sorte de chaos social et économique. 80 % de réfugiés sont sous le seuil de pauvreté et dépendent de l’aide alimentaire. »
Gaza en voie de dé-développement
Selon un rapport de la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), rien qu’entre 2007 et 2018, le blocus imposé par Israël a coûté presque 17 milliards de dollars à l’économie de l’enclave palestinienne, qui a vu son PIB par personne baisser de 27 %. Gaza a aujourd’hui un des taux de chômage les plus élevés au monde (aux alentours de 52 %, dont 67,5 % chez les jeunes).
L’insécurité alimentaire touche près de 3 familles sur 4 et 54 % de la population vit sous le seuil de pauvreté (soit le double qu’en Cisjordanie). 80 % de la population dépend de l’aide humanitaire, alors que celle-ci diminue depuis une décennie. « Gaza a vécu une des pires performances économiques au monde », affirme le rapport qui estime qu’il est urgent de mettre fin au blocus.
Malgré les avertissements de l’ONU sur le fait que la bande de Gaza deviendrait inhabitable d’ici à 2020, les États n’ont jamais pris de mesures pour lever ce blocus illégal. « Au lieu de cela, alerte le 30 mars 2020 la société civile palestinienne, les deux dernières années ont vu de nouvelles effusions de sang et de nouvelles souffrances pour le peuple palestinien à Gaza, résultat du recours généralisé et systématique à la force meurtrière et à d’autres formes de force excessive employée par Israël pour supprimer la Grande marche du retour » (250 morts et 26 000 blessés) selon le Palestinian Human Rights Organizations Council (PHROC).
On imagine dans ce contexte, alors que quatre guerres, depuis 2008, ont accéléré la destruction de Gaza, les conséquences dramatiques de la dernière agression israélienne de mai dernier dont les frappes ont tué 254 Palestiniens, parmi lesquels 66 enfants. En Israël, les tirs de roquettes à partir de Gaza ont fait 12 morts dont un enfant, une adolescente et un soldat, d’après la police. L’intensité des bombardements israéliens de mai 2021 a été d’une violence inégalée, sans commune mesure avec les tirs de roquettes auxquels ils étaient censés répondre. En 11 jours, une puissance destructrice équivalente aux 51 jours de l’offensive de 2014 a ciblé la bande de Gaza, justifiant l’ouverture d’une commission d’enquête internationale indépendante et permanente, chargée d’examiner les atteintes au droit international humanitaire et aux droits de l’homme ayant abouti aux violences en mai dernier.
« Au-delà de la tragédie humaine tant pour les Palestiniens que pour les Israéliens […], l’impact économique de l’escalade en mai a encore aggravé la crise humanitaire existante et gravement affaibli l’économie de Gaza », a déclaré devant le Conseil de sécurité, Lynn Hastings, la Coordinatrice spéciale adjointe de l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient.
Cette punition collective infligée aux Palestiniennes et Palestiniens de Gaza doit cesser ! Elle relève du crime d’apartheid dont les sanctions sont imprescriptibles, comme le soulignent l’ONG Human Rights Watch et diverses instances internationales.
Notre campagne pour la levée immédiate et sans conditions du blocus de Gaza
Notre campagne appelle le gouvernement français et les autorités européennes à agir pour : la levée immédiate et sans conditions du blocus de Gaza, l’arrêt de toute coopération militaire et sécuritaire avec Israël, et la mise en place de sanctions à l’encontre de l’État d’Israël pour le respect du droit. Elle s’adresse en priorité à l’exécutif et à nos parlementaires, ainsi qu’à la population auprès de laquelle nous mènerons une campagne d’information et de sensibilisation.
Naturellement, la campagne se fait en partenariat avec le Collectif national, la Plateforme nationale des ONG et la Coordination européenne des comités pour la Palestine. Son lancement sera le 21 septembre à Paris à l’occasion de la première soirée de la tournée en France « Gaza, balle au pied ». D’autres temps forts suivront à commencer par l’envoi de messages, du 20 septembre au 26 octobre, aux parlementaires par le biais de l’outil « organic campaign » qui sera disponible sur le site de l’AFPS. Dans un deuxième temps, la campagne devra s’élargir à l’international afin de permettre l’organisation d’un évènement le 30 mars 2022 à l’occasion de la Journée de la Terre et la mise en place d’une flottille pour Gaza au printemps.