En Grande Bretagne le plus grand syndicat d’universitaires AUT, Association of Unioversity Teachers) a voté le boycot de 3 Universités israéliennes pour complicité dans l’occupation des Territoires palestiniens.
Les semaines passées, le débat a attiré l’attention internationale sur le syndicat qui représente environ 48 000 enseignants dans des Universités qui datent presue toutes d’avant 1992
Selon des sources internes, l’Autorité palestinienne a accueilli favorablement ce "geste de solidarité avec le peuple palestinien" et émis le voeu que d’"autres groupes internationaux fassent pression sur Israël".
Omar Barghouti, l’un des initiateurs de la Campagne palestinienne pour le boycot universitaire et culturel d’Israëla déclaré :" Le tabou est enfin détruit. A pârtir de maintenant il sera acceptable de comparer le système d’apartheid d’Israêl à celui quyi l’a précédé en Afrique du Sud".
En Grande Bretagne, le plus grand syndicat d’enseignants des Universités a été accusé le 22 avril 2005 de miner la liberté universitaire par suite du vote sur le boycott de deux universités en Israël.
Ses 40.000 membres seront invités à ne pas co-opérer avec les universitaires de Haïfa et de Bar-Ilan, ce qui pourrait signifier la mise au rancart de projets communs.
Sally Hunt, la secrétaire générale de l’Association of University Teachers (AUT) (association de professeurs d’université) dit que les membres recevront sans doute un guide sur la façon de mener le boycott. Les dirigeants vont aussi se pencher sur la possibilité de boycotter une troisième université, l’université Hébraïque de Jérusalem.
Sally dit que l’Union fera également circuler une déclaration des organisations palestiniennes demandant un boycott universitaire de toutes les institutions israéliennes.
La décision prise pendant la conférence annuelle de l’Union à Eastbourne, a été décrite comme « étant une voie dangereuse » par les Amis Universitaires d’Israël. « Si les sponsors de cette campagne de boycott réussissent quelque chose, ce ne fera que miner encore plus le progrès, la collaboration et la paix au Moyen Orient » a dit Ronnie Fraser, son président.
Le boycott a été proposé par la branche de l’Union de Birmingham qui représente environ la moitié des enseignants du supérieur dans les universités traditionnelles d’avant 1992.
Shereen Benjamin, une enseignante juive du supérieur à l’Université de Birmingham, soutient l’action en disant : « Quelqu’un m’a demandé ce que cela avait à voir avec ‘AUT’. Ceci a tout à voir avec ‘AUT’. »
« Nous sommes une communauté universitaire globale et le silence vaut approbation ».
John Bennett, de l’Université Ouverte, a déclaré qu’il était temps pour l’Union de réagir à ce qui se passe en Cisjordanie. « L’appel à l’aide palestinien devrait être traité comme s’il venait des Universités de Nottingham ou du Middlesex ».
L’ambassade israélienne considère le boycott comme « pervers ». Un porte-parole a dit « Les universités israéliennes sont des balises de liberté universitaire où les juifs et les arabes étudient ensemble ».
« Les universitaires devraient être à la pointe de la coopération internationale ; en faisant passer ces résolutions, l’AUT fait exactement le contraire ».
Le syndicat AUT vote le boycott de deux universités israéliennes
L’AUT (Association of University Teachers) regroupe 48.700 enseignants d’université en Grande-Bretagne. C’est le principal syndicat d’universitaires.
Lors de sa session du 22 avril, le conseil national de ce syndicat (200 délégués) a voté le boycott de deux universités israéliennes, Haifa et Bar-Ilan, représentant le quart des effectifs universitaires israéliens. Cette décision a été acquise malgré, semble-t-il, les réticences du bureau exécutif du syndicat.
L’université de Haifa est boycottée pour avoir restreint la liberté d’expression de ceux qui condamnaient la politique israélienne. On se souvient notamment des mesures prises à l’encontre de Ilan Pappé et des tentatives faites pour l’exclure du corps enseignant.
L’université Bar-Ilan est boycottée pour avoir créé un établissement en Cisjordanie dans la colonie Ariel.
Une troisième, l’Université Hébraïque de Jérusalem, était sur la sellette mais les délégués ont souhaité reporter leur décision à son encontre dans l’attente d’informations complémentaires. Elle est accusée d’avoir confisquée des terres à des familles palestiniennes.
Les relations avec les universitaires israéliens qui s’opposent à la politique israélienne d’occupation seront évidemment maintenues.
La « machine pro-israélienne » est en marche pour essayer de contrer cette décision : Malcolm Grant, président de l’Université de Londres, a condamné cette décision en invoquant la liberté d’expression, déclarant qu’il ne fallait pas mélanger la politique et la coopération académique.
Et comme d’habitude, pour faire taire toute opposition à la politique israélienne, on retrouve des accusations d’antisémitisme.
A la sortie du conseil du 22 avril, plusieurs délégués de l’AUT qui ont participé à l’élaboration des motions, ont exprimé leur fierté d’appartenir à un syndicat qui défende les droits de l’homme dans le monde et leur volonté de poursuivre ce combat.
*The texte intégral de l’appel palestinien se trouve sur les sites web suivants :
http://right2edu.birzeit.edu/news/article178 et
http://www.bricup.org.uk
Sue Blackwell, une enseignante du supérieur à l’université de Birmingham et une des auteurs des motions de boycott, dit que le boycott signifierait que des universitaires refuseront de visiter les institutions ou prendre part dans des projets financés conjointement. Elle soutient que les universitaires et étudiants palestiniens continuent à souffrir à cause de la « destruction infligée par le gouvernement israélien aux infrastructures palestiniennes ».
Mme Blackwell dit aussi que certains étudiants de première année de Gaza qui passent leur licence en Cisjordanie ont été « illégalement déportés » à Gaza et ne peuvent plus terminer leur licences.
Ce sera la deuxième fois que le débat sera discuté par l’ ‘AUT’. En 2003, il a été rejeté suite à une forte opposition venant de la direction de l’Union. La direction est toujours opposée au boycott mais elle est prête à faire circuler l’appel des Palestiniens pour un boycott à des fins « d’information et de discussion ».
Néanmoins, les dirigeants de l’Union vont essayer de persuader les membres de rejeter le boycott et ils ont mis en avant une motion rivale soutenant qu’une « résolution pacifique des problèmes au Moyen Orient ne se trouvera pas en érigeant des barrières mais seulement par un dialogue ouvert ».
Ronnie Fraser, président des Amis Universitaires d’Israël, a écrit aux délégués d’ ‘AUT’ pour les pousser à rejeter les motions qui, soutient-il, ne sont qu’une tentative des extrémistes pour diaboliser Israël. « Les motions, si elles passent, conduiraient à la mise en place de commissions du style McCarthyste au sein de l’AUT afin d’examiner les points de vue politiques des universitaires israéliens avant de passer en revue leur travail ou de considérer une collaboration » dit-il. « En fin de compte, ce sont des tentatives d’extrémistes pour justifier une politique discriminatoire qui diabolise Israël ».
Le Professeur Yeheskel Taler, président adjoint du Conseil Israélien pour l’Education Supérieur, a recommandé à l’Union de rester en dehors « de toute activité politique arbitraire ». Il dit : « Les accusations portées contre les universités israéliennes sont basées sur des informations biaisées et trompeuses. Nous demandons à l’ ‘AUT’ de s’abstenir de toute activité politique arbitraire qui n’a rien à faire avec l’avancement de la connaissance et la science ».
Un boycott est une question débattue depuis longtemps et contentieuse. Une pétition insistant sur la non- coopération avec les universités israéliennes a été signée par des centaines d’universitaires de par le monde.