Said Yousef Mohammad Odeh, 16 ans, de Odala, village situé au Sud de Naplouse, a été tué par les tirs à balles réelles de soldats israéliens vers 21 h près de l’entrée du village. Les soldats israéliens, selon certaines sources, ont été avant les tirs confrontés à des jeunes Palestiniens à l’entrée du village. Said n’était pas impliqué dans les affrontements au moment où on lui a tiré dessus, selon les renseignements recueillis par Defense for Children International - Palestine.
Les soldats israéliens déployés dans l’oliveraie voisine ont tiré à balles réelles sur Said alors qu’il s’approchait de l’entrée du village, selon les renseignements recueillis par DCIP. Il a subi au moins deux blessures par balles. Il a été touché par des balles réelles dans le dos près de l’épaule droite et au pelvis et les deux balles sont sorties par devant, selon les renseignements recueillis par DCIP.
« Les soldats israéliens tuent couramment des enfants israéliens de façon illégale en toute impunité, en utilisant une force létale intentionnelle contre des enfants palestiniens, à des moments où ceux-ci ne constituent aucune menace », a déclaré Ayed Abu Eqtaish, Directeur à DCIP du Programme de Responsabilisation. « L’impunité générale a favorisé un contexte où les soldats israéliens ne connaissent pas de limites ».
Les soldats israéliens à ce que l’on rapporte ont tiré à balles réelles dans le dos d’un autre jeune alors qu’il s’approchait de Said pour lui apporter de l’aide. Une ambulance palestinienne a été empêchée d’arriver jusqu’à Said pendant au moins 15 minutes, selon les renseignements rassemblés par DCIP. Quand les infirmiers ont été enfin autorisés à s’approcher du garçon, il ne donnait plus signe de vie. Il a été transféré à l’hôpital Rafidia à Naplouse où il a été déclaré mort à l’arrivée.
Said est le deuxième enfant palestinien tué en 2021 par les soldats israéliens. Les soldats israéliens ont le 26 janvier tiré et tué Attallah Mohammad Harb Rayan, âgé de 17 ans, après qu’il ait soi-disant essayé de poignarder un soldat israélien en poste au Carrefour de Hares, au Sud-Ouest de Naplouse et près des colonies israéliennes illégales de Revava et Barqan.
En 2020, les soldats israéliens ont tué neuf enfants palestiniens en Cisjordanie occupée, comprenant Jérusalem-Est, et dans la Bande de Gaza, dont six ont été tués par balles réelles, selon la documentation recueillie par DCIP.
Les soldats israéliens ont le 22 décembre tué Mahmoud Omar Sadeq Kmail, âgé de 17 ans, après qu’il ait soi-disant tiré sur des soldats de la police para-militaire israélienne des frontières déployés dans la Vieille Ville de Jérusalem-Est occupée. Le 4 décembre, des soldats israéliens ont tiré et tué Ali Ayman Saleh Abu Alia , âgé de 15 ans, à Al-Mughayyir, village au Nord-Est de Ramallah en Cisjordanie occupée. Ali ne représentait aucune menace pour les soldats israéliens au moment où il a été tué, selon la documentation recueillie par DCIP. Selon ce que l’on rapporte, l’armée israélienne a ouvert une enquête sur l’assassinat de Ali après la condamnation internationale du meurtre.
Les soldats israéliens sont rarement tenus de rendre des comptes pour les graves violations à l’encontre des enfants palestiniens, parmi lesquelles les assassinats illégaux et l’usage excessif de la force. Selon Yesh Din, association israélienne des droits de l’homme, environ 80 % des plaintes déposées auprès des autorités israéliennes par des Palestiniens pour des violations et des préjudices infligés par des soldats israéliens entre 2017 et 2018 ont été classées sans qu’une enquête ait été ouverte. Sur les plaintes pour lesquelles une enquête pénale a été ouverte, seulement trois incidents (3,2 %) ont donné lieu à des inculpations. Globalement, les chances qu’une plainte conduise à l’inculpation d’un soldat israélien pour violence, y compris l’assassinat, ou pour un autre préjudice, sont de 0,7 %, selon Yesh Din.
Dans le cadre du droit international, la force létale intentionnelle ne peut être justifiée que dans des circonstances où une menace directe de mort ou de grave blessure est présente. Toutefois, les enquêtes et les preuves recueillies par DCIP suggèrent constamment que les soldats israéliens font usage de la force létale contre les enfants palestiniens dans circonstances qui peuvent constituer des assassinats extra-judiciaires ou délibérés.
Source : Defense for Children International
Traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonnier
Photo : réseaux sociaux