Des milliers de prisonniers palestiniens entameront mardi une grève de la faim massive dans toutes les prisons israéliennes, pour protester contre ce qu’ils appellent les politiques israéliennes de "punition collective" de ces derniers mois.
En plus de la grève dans toutes les prisons, les Palestiniens des villes de Cisjordanie occupée organiseront des manifestations de solidarité avec les prisonniers, appelant la communauté internationale à faire pression sur Israël pour mettre fin aux mauvais traitements infligés aux prisonniers.
La grève de la faim de mardi ne devrait durer qu’une journée, car les prisonniers attendent la réponse de l’administration pénitentiaire israélienne (IPS) à leurs demandes. Si leurs demandes ne sont pas satisfaites, les prisonniers se disent prêts à lancer une grève de la faim massive et illimitée, similaire à celle de 2017.
"Les conditions dans les prisons israéliennes sont très mauvaises en ce moment, alors que les forces d’occupation augmentent leurs agressions contre les prisonniers palestiniens", a déclaré Mohammed Abdullah al-Zaghari, président de la Société des prisonniers palestiniens, à Middle East Eye.
"Ces agressions punitives se poursuivent depuis des mois", après l’évasion de six prisonniers palestiniens l’année dernière de la prison israélienne de Gilboa, a-t-il précisé.
"L’administration pénitentiaire cherche à porter atteinte aux droits des détenus, les obligeant à recourir à des mesures d’escalade pour exiger ces droits."
La grève est le point culminant de semaines de protestations des prisonniers contre la réduction par l’IPS des heures de cour, également connues sous le nom de fora, et un certain nombre d’autres mesures punitives dans les prisons, y compris les fouilles arbitraires et les saisies d’effets personnels, l’augmentation des ordres d’isolement et l’empêchement des prisonniers de recevoir des visites familiales.
Punition collective
En guise de protestation contre ces politiques, les prisonniers ont refusé de quitter leur cellule pendant le temps de la cour, ont renvoyé collectivement les repas et ont boycotté les cliniques médicales de la prison.
Dans le même temps, 500 détenus administratifs palestiniens boycottent depuis six semaines les tribunaux militaires israéliens, refusant, avec leurs représentants légaux, d’assister à toute audience concernant leurs affaires.
Dans le cadre de la détention administrative, Israël détient des personnes sans procès ni charges pour des périodes renouvelables pouvant aller jusqu’à six mois.
Cette politique n’impose aucune obligation au gouvernement israélien de présenter des soupçons ou des preuves officielles pour justifier une arrestation ou une détention - des circonstances qui, selon les critiques, violent le droit international.
Au cours des deux dernières semaines, les gardiens de prison israéliens ont encore plus réprimé les prisonniers palestiniens, a déclaré Zaghari, ajoutant que les forces de l’IPS ont attaqué les prisonniers, les ont battus, les ont isolés et ont confisqué tous leurs effets personnels dans les prisons de Nafha, Ramon et Megiddo.
"Les politiques répressives et les punitions collectives contre les prisonniers palestiniens ne sont pas une nouvelle tactique pour l’occupation israélienne", a déclaré Zaghari, ajoutant qu’en s’engageant dans une grève de la faim, les prisonniers "utilisent leur dernière arme pour arrêter les politiques oppressives".
"Les prisonniers exigent le respect des droits de l’homme des prisonniers conformément aux lois et conventions internationales, et le retour à la vie dans les prisons telle qu’elle était avant ces politiques de punition collective", a-t-il ajouté.
Zaghari a déclaré que la condition des prisonniers est une question nationale, et a appelé les Palestiniens, ainsi que la communauté internationale, à être solidaires de la lutte des détenus, qui sont actuellement au nombre de 4 500.
"La participation du peuple palestinien et son soutien aux prisonniers les aideront à faire aboutir leurs revendications", a-t-il déclaré.
"Les prisonniers sont ceux qui ont sacrifié leur vie pour obtenir la liberté pour la Palestine, et ils sont dans une bataille tout seul face à une machine oppressive."
Traduction : AFPS