Les experts des Nations Unies dans les domaines des droits humains et de la liberté d’expression ont critiqué Israël qui a annulé le permis de travail de Omar Shakir, Directeur de Human Rights Watch (Observatoire des Droits Humains) pour Israël et la Palestine.
Une déclaration publiée jeudi par le bureau du Commissaire de l’ONU pour les droits humains a qualifié la décision prise par Israël de jugement qui « menace la défense des droits humains, le droit d’enquêter et la liberté d’expression pour tous et qui est le reflet d’une opposition troublante au débat libre et ouvert. »
La déclaration, signée par Michael Lynk (rapporteur de l’ONU sur la situation des droits humains dans les territoires palestiniens occupés), Michael Forst (rapporteur sur la situation des défenseurs des droits humains) et David Kaye (rapporteur sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression), ont de plus affirmé que « les raisons de l’annulation du permis de travail de M. Shakir semblent être liées directement à sa défense des droits humains, et n’ont aucun rapport avec toute assertion de comportement illégal. »
La semaine dernière, le Tribunal de District de Jérusalem a rejeté une requête présentée par Shakir qui sollicitait l’interruption de son expulsion. Son permis de travail a été retiré en affirmant que le militant soutient le boycott d’Israël.
Shakir, qui est citoyen des U.S.A., a vu son permis de séjour annulé par le Ministre de l’Intérieur Arye Dery en mai dernier pour ce que le ministre a considéré comme « son activité contre Israël. » Dery a pris cette décision après que le Ministère des Affaires Stratégiques a publié une directive déclarant que Shaker « retwittte et partage fréquemment des contenus sur le BDS à l’encontre d’Israël, » une référence au mouvement de boycott, de désinvestissement et de sanctions à l’encontre d’Israël.
Le tribunal de district a retardé l’expulsion de Shakir pour lui permettre d’interjeter appel à la Cour Suprême.
Selon Shakir, qui est Docteur en Droit de l’Université de Stanford en Californie, l’action contre lui fait partie d’un ensemble plus large de mesures prises par le gouvernement israélien pour harceler Human Rights Watch et les militants des droits humains en général. Une décision initiale de l’expulser a été prise il y a environ six mois, mais depuis lors il était resté en Israël.
Aucune des preuves rassemblées ne comprend d’informations qui puisse suggérer que Shakir était actif dans le mouvement de BDS.
« Nous pressons Israël d’annuler l’ordonnance, afin de permettre à M. Shakir et à Human Rights Watch de continuer sans encombre à défendre les droits humains, et afin de respecter pleinement ses obligations en matière de droits humains dans ses relations avec les organisations de défense des droits de l’homme palestiniennes, israéliennes et internationales, » ont conclu les experts dans leur déclaration.
Traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT prisonniers de l’AFPS