Alors que les étudiants quittaient Turmus’Ayya en bus, des forces d’occupation en civil ont bloqué le bus à l’entrée de la ville. Elles ont forcé les étudiants à quitter le bus, leur ont attaché les mains et bandé les yeux, les ont fait s’asseoir ou s’allonger sur le sol, puis les ont arrêtés et emmenés au camp militaire d’occupation de Binyamin. Le bus affrété a lui-même été confisqué.
Après plusieurs heures de détention, les étudiants ont été libérés, mais les forces d’occupation israéliennes ont continué à détenir 30 étudiants hommes, qui sont toujours retenus dans le camp de Binyamin. Au moins deux des étudiants ont été sévèrement battus.
L’université de Bir Zeit a publié une déclaration sur l’arrestation des étudiants par les colons israéliens : « L’université de Bir Zeit suit avec inquiétude la question de la détention d’un groupe d’étudiants universitaires à l’entrée du village de Turmus’Ayya, où les forces d’occupation israéliennes les ont attaqués et ont détenu le véhicule dans lequel ils voyageaient, pour les arrêter et les transférer ensuite dans un véhicule privé de l’entrée du village vers une autre destination L’université estime que les politiques adoptées par l’occupation israélienne sont une violation de toutes les lois et normes internationales qui garantissent le droit de mouvement des étudiants, et une violation de toutes les normes internationales qui protègent leur dignité et leur liberté. »
Les étudiants de l’université ont manifesté aujourd’hui, jeudi 15 juillet, pour demander la libération de leurs collègues détenus.
La délégation de solidarité au domicile des Shalabi a été organisée par le Bloc islamique et d’autres cadres étudiants de l’université de Bir Zeit, qui, comme les étudiants des autres universités palestiniennes, sont soumis à une répression constante. Rien qu’à l’université de Bir Zeit, environ 74 étudiantes et étudiants ont été détenus par l’occupation au cours de l’année universitaire 2019-2020. Le travail d’organisation des étudiants, de la tenue de salons du livre à l’organisation d’événements et à la participation aux élections étudiantes, est criminalisé par l’occupation israélienne. Encore plus d’étudiants sont détenus pour avoir participé à des manifestations ou pour des publications sur les réseaux sociaux.
L’un des chefs d’inculpation les plus courants contre les étudiants palestiniens devant les tribunaux militaires israéliens est « l’appartenance à une organisation interdite », ce qui fait généralement référence aux blocs étudiants. Ces derniers représentent tout le spectre de la politique palestinienne. Ils organisent des conférences, des salons du livre, des rassemblements et d’autres événements sur le campus et participent aux élections étudiantes. Les fiches d’accusation font souvent référence à ces activités courantes de la vie du campus, qui sont largement interprétées comme un baromètre de l’opinion politique palestinienne au sens large.
Même l’ambassade des États-Unis auprès de l’occupation israélienne, basée dans la capitale palestinienne occupée de Jérusalem, a condamné la démolition par Israël de la maison de Montasser Shalabi. Shalabi, un Américain d’origine palestinienne, est emprisonné par l’occupation israélienne et accusé d’avoir mené une attaque armée contre des colons israéliens en Cisjordanie occupée en mai dernier. La démolition de maisons palestiniennes, laissant des familles entières sans abri – dans ce cas, la femme et les enfants de Shalabi, qui sont également citoyens américains – est une politique illégale de punition collective visant des familles entières et est régulièrement utilisée par l’occupation israélienne contre les familles de Palestiniens emprisonnés ou tués.
Traduction : Collectif Palestine Vaincra