Photo : "Un autre jour atroce à Gaza. Une autre école de l’UNRWA devenue abri attaquée. Cette fois à Nuseirat, centre de la bande de Gaza, frappée dans la nunit par l’armée israélienne sans avertissement préalable envers les déplacés ou l’UNRWA" Philippe Lazzarini, 6 juin 2024 © Philippe Lazzarini/X
Le bombardement israélien d’une école accueillant des personnes déplacées dans le camp de réfugiés d’Al-Nuseirat, au centre de la bande de Gaza, a tué 40 personnes, dont 14 enfants et neuf femmes, ont déclaré deux responsables de Gaza jeudi.
Un raid aérien israélien a visé dans la nuit l’école Al-Sardi, qui était bondée de personnes déplacées ayant fui huit mois de guerre israélienne féroce et aveugle sur la bande de Gaza.
Parmi les blessés et les morts se trouvaient des enfants dont les corps sont arrivés en morceaux à l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa, dans la ville de Deir Al-Balah.
Le bureau des médias du gouvernement de Gaza a condamné l’attaque en la qualifiant de "massacre horrible [...] qui fait honte à l’humanité".
"Nous tenons l’occupation israélienne et l’administration américaine entièrement responsables des crimes contre l’humanité commis à Gaza", a déclaré le bureau des médias.
L’armée israélienne a affirmé avoir pris pour cible une "enceinte du Hamas" à l’intérieur de l’école, qui appartient à l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).
"Des avions de combat ont effectué une frappe précise visant un complexe du Hamas à l’intérieur d’une école de l’UNRWA dans la région d’Al-Nuseirat", a déclaré l’armée dans un communiqué.
Le directeur du bureau des médias du gouvernement de Gaza, Ismail Al-Thawabta, et un responsable du ministère de la santé de Gaza ont déclaré à Reuters que 40 personnes avaient été tuées et 73 autres blessées.
Les deux responsables ont ajouté que 14 enfants et 9 femmes avaient été tués dans la frappe.
Auparavant, Juliette Touma, directrice de la communication de l’UNRWA, avait déclaré à Reuters que le nombre de personnes tuées lors de l’offensive israélienne sur l’école de Nuseirat se situait entre 35 et 45, ajoutant que ce nombre ne pouvait pas être confirmé à ce stade.
Un porte-parole de l’armée israélienne a déclaré que l’armée avait évalué qu’il y avait 20 à 30 combattants dans l’école.
Le lieutenant-colonel Peter Lerner a déclaré que de nombreux combattants avaient été tués et qu’il n’était pas au courant des victimes civiles de la frappe.
Un infirmier de l’établissement a déclaré qu’une autre frappe israélienne effectuée avant l’aube avait tué six personnes dans une maison du camp de réfugiés d’Al-Nuseirat, tandis que des témoins ont fait état de tirs d’artillerie intenses dans les camps de Bureij et d’Al-Maghazi, dans la même région.
Les avions de guerre israéliens ont également mené des frappes dans les quartiers est et central de Rafah, la ville la plus méridionale de Gaza, a indiqué une source locale à l’AFP.
Les forces israéliennes ont intensifié les raids et les tirs d’artillerie dans le centre de la bande de Gaza ces derniers jours, menant également une incursion terrestre centrée sur le camp de réfugiés d’Al-Bureij et Deir Al-Balah.
L’administration de l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa à Deir al-Balah a annoncé mercredi que l’un de ses deux générateurs électriques était tombé en panne.
Cela risque de créer une "catastrophe humanitaire" qui pourrait entraîner la mort de dizaines de blessés, de patients et de bébés prématurés, dans le cadre de l’incursion israélienne.
Selon le ministère de la santé du territoire palestinien, la guerre d’Israël contre Gaza a fait jusqu’à présent au moins 36 586 morts.
Dans le cadre de cette campagne militaire brutale, des hôpitaux, des ambulances et des bâtiments résidentiels ont été attaqués. Elle a également entraîné une famine généralisée et des déplacements massifs de population.
Quelque 31 % des enfants de moins de deux ans dans le nord de la bande de Gaza souffrent de malnutrition aiguë, tout comme environ 10 % à Rafah, dans le sud.
L’Afrique du Sud a accusé Israël de génocide devant la Cour internationale de justice et un certain nombre d’autres pays, dont l’Espagne tout récemment, l’ont soutenue dans cette accusation.
Traduction : AFPS