Après une bataille juridique de 18 ans, les membres d’une organisation de colons se sont installés dans l’hôtel Petra, dans la vieille ville de Jérusalem.
Actuellement, Ateret Cohanim n’occupe qu’une partie de l’hôtel Petra, mais les chrétiens de Jérusalem considèrent l’hôtel comme un bâtiment stratégique qui pourrait affecter le caractère de l’ensemble du quartier chrétien de la vieille ville.
Situé près de la porte de Jaffa, l’hôtel est l’un des deux grands bâtiments que l’organisation a rachetés au précédent patriarche grec orthodoxe, Irenaios, dans le cadre d’une transaction controversée. L’autre est l’hôtel Impérial, situé à proximité.
Lorsque l’accord a été révélé en 2005, il a déclenché une crise majeure au sein de la branche locale de l’Église grecque orthodoxe, qui a abouti à la destitution sans précédent d’Irenaios. Son remplaçant, Theophilos III, a ensuite tenté de répudier l’accord et de le faire annuler.
Mais le tribunal d’instance de Jérusalem, et plus tard la Cour suprême, l’ont ratifié, bien qu’ils aient conclu qu’il y avait "des zones d’ombre dans les démarches qui ont conduit à la signature de l’accord." Il a notamment été prouvé qu’Ateret Cohanim avait payé un responsable de l’Église.
Mais en 2020, le juge Moshe Bar-Am a jugé que le patriarcat avait soumis cette déclaration sous serment trop tard. Il a déclaré que le patriarcat aurait pu soumettre le document avant même l’audience initiale au tribunal d’instance de Jérusalem, comme en témoigne les revendications de Bloomfield qui avaient été rapportées par Haaretz deux ans et demi plus tôt. Il a également déclaré que la déclaration sous serment de M. Bloomfield ne concernait pas directement la vente des hôtels en 2004, mais des transactions antérieures qui n’ont jamais abouti.
Le patriarcat a également fait appel de cette décision et la Cour suprême devrait entendre cet appel dans quelques mois.
Cependant, depuis sa victoire au tribunal d’instance, Ateret Cohanim mène une bataille juridique distincte contre la famille Qiresh, qui gère l’hôtel en vertu d’un bail du patriarcat. Et dimanche matin, les membres d’Ateret Cohanim sont entrés au premier étage du bâtiment sous escorte policière. Selon les termes du bail, cet étage est séparé du reste de l’hôtel, c’est pourquoi l’organisation a pu en prendre possession.
Les avocats de la famille Qiresh, Medhat Deeba et Maher Hanna, ont fait valoir que les colons étaient en fait des intrus, mais ont déclaré que la police avait refusé de les écouter. Ils ont également déclaré que l’un des colons avait attaqué Deeba avec du gaz poivré et que la police avait ensuite arrêté Deeba et l’avait emmené au poste pour l’interroger.
La police a déclaré qu’il n’était pas suspecté de quoi que ce soit et qu’il avait été emmené là pour faire une déclaration.
Traduction : AFPS