Chaim Levinson, 8 mars 2016
Un groupe de Palestiniens américains vivant en Cisjordanie ont porté plainte pour 30,9 milliards d’euros devant un tribunal de Washington contre une série de magnats et de sociétés, établis aux USA, prétendument liés à l’occupation israélienne.
Parmi ceux cités dont les noms figurent dans la plainte il y a le magnat des casinos Sheldon Adelson, le philanthrope Irving Moskowitz et l’évangéliste John Hagee.
Déposée par l’avocat de Washington, Martin McMahon, au nom de Bassem al-Tamimi, de Nabi Saleh, et d’environ 35 autres, la plainte prétend que les défendeurs ont enfreints la loi américaine contre le blanchiment d’argent, aux termes de laquelle le transfert d’argent aux fins de commettre un crime est illégal.
Selon les demandeurs, l’installation de colonies dans les territoires occupés s’est accompagnée de violence, de morts et de blessures, de la destruction de maisons et de celle d’arbres par le feu et est en conséquence criminelle.
Tamimi est un militant de longue date contre la colonisation. La plainte actuelle vient en complément de celle qu’il a déposée en décembre contre le Trésor des USA pour avoir autorisé des dons exemptés d’impôt aux colonies.
Les défendeurs se répartissent en trois groupes : des personnes, des organisations non-gouvernementales et des sociétés.
En plus d’ Adelson, de Moskowitz et de Hagee, les autres personnes mentionnées dans la plainte comprennent l’homme d’affaires israélien Lev Leviev, le magnat des médias et producteur de films Haim Saban et l’ancien diplomate Elliot Abrams.
Les ONG américaines citées dans la plainte comprennent les Amis des FDI aux U.S.A., les Amis d’Ariel, Honenu, un groupe d’avocats favorables aux colonies, le Fonds Hébron, le Fonds Karnei Shomron et la Fondation de la Famille Falic.
Parmi les sociétés nommées dans la plainte il y a la Banque Leumi, la Banque Hapoalim, Volvo (dont les véhicules sont supposés être utilisés dans les démolitions de maisons), Afrique-Israël, Motorola, Hewlett Packard et la société de l’immobilier RE/MAX.
La plainte a été déposée lundi (7 mars) devant le Tribunal Fédéral de District de Washington DC. Les avocats des demandeurs ont déclaré à Al Jazeera qu’ils s’attendent à de longs débats juridiques sur la compétence du tribunal et sur d’éventuelles procédures de renvoi.
Cela pourrait prendre cinq ans ou plus pour que l’affaire ne soit jugée, le cas échéant, a déclaré le procureur Jameson Fox. "Nous avons des affaires en cours qui ont duré 13 ans, donc nous sommes habitués à des affaires de longue durée," a-t-il ajouté.
Traduit de l’anglais par Y. Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers