En 1948, après la catastrophe palestinienne, des centaines de milliers de Palestiniens ont été déracinés de leurs villages et forcés de partir, exilés pour la plupart hors du jeune Etat d’Israël (env. 800.000 personnes), tandis qu’une petite minorité (env.15%), près de 23.000 personnes, restaient en Israël, hors de leurs villages, souvent à quelques minutes à peine de leur maison d’origine, privées de tout droit sur leurs terres dont l’accès leur était souvent même interdit.
Iqrith est au nombre de ces villages dont la population a été déracinée. Petit bourg arabe agricole à 25 km au nord-est d’Acre, à la frontière entre Israël et le Liban, Iqrith comptait à la fin de la guerre de 1948 491 habitants qui vivaient dans une cinquantaine de maisons. La plupart des terres arables du village étaient consacrées à la culture des lentilles et du tabac. Les terres non cultivables d’Iqrith étaient plantées de chênes, lauriers, caroubiers et figuiers. Sa communauté prospère comptait une école élémentaire, deux sources et de nombreux autres puits pour la collecte des eaux pluviales.
Le 31 octobre 1948, les forces militaires israéliennes ont occupé Iqrith. Une semaine plus tard, l’armée israélienne a publié un ordre militaire ordonnant aux résidents du village d’en partir. Cinquante ans plus tard, la terre d’Iqrith nourrit les colonies israéliennes florissantes de Shomera, Even Menachem et Gomot ha-Galil.
Ce n’est cependant pas là une histoire classique de réfugiés palestiniens. Les villageois d’Iqrith (et du village voisin Kufor Bara’m) n’ont pas été chassés de leurs terres par des menaces, la proximité de combats ou la peur de l’avancée de l’armée israélienne. En 1948, les villageois d’Iqrith ’se sont rendus’ aux forces israéliennes et avaient donc droit à la protection de la loi israélienne ; ils ont reçu de l’Etat israélien l’assurance que les habitants d’Iqrith resteraient propriétaires de leurs biens.
On a dit aux habitants que la proximité de leur village avec la frontière libanaise constituait un risque pour eux et que l’armée avait besoin de ce lieu comme zone de sécurité. On leur a promis qu’ils pourraient retourner chez eux deux semaines plus tard. Un membre de chaque famille a été autorisé à rester afin de protéger ses biens. Six mois plus tard, ces quelques résidents restants ont reçu l’ordre de quitter le village et plus aucun des habitants originaux du village n’a été autorisé à y vivre depuis. Au cours de ces mois-là, les habitants du village ont pris contact à maintes reprises avec le gouverneur militaire pour demander à retourner dans leur village. Voyant que leurs efforts étaient vains, ils se sont adressés à un avocat, qui a recommandé une plainte devant la Cour Suprême, ce qui fut fait pour la première fois en 1951.
Dans son premier arrêt concernant Iqrith , la Cour Suprême a affirmé que les habitants d’Iqrith n’avaient pas quitté leur village de leur propre chef et ne l’avaient pas abandonné au moment de l’établissement de l’Etat, comme d’autres que le droit israélien empêchait d’entrer en Israël. La Cour a choisi de croire les habitants qui affirmaient qu’ils seraient retournés dans leur village à la première occasion si l’armée le leur avait permis. La Cour a alors déclaré illégales les actions d’Israël relatives au premier ordre militaire qui avait empêché tout le monde, hormis les forces de sécurité, de pénétrer dans cette zone. La Cour Suprême a considéré que les villageois étaient bien les résidents permanents du village au moment où l’ordre militaire les empêchant d’y entrer avait été proclamé, et qu’ils avaient, par conséquent, le droit de retourner dans leur village.
Suite à l’arrêt de la Cour Suprême, les résidents ont commencé à se préparer au retour dans leur village, mais un nouvel ordre militaire a été proclamé en vertu d’un autre paragraphe de la même loi que le premier ordre [Règles de l’état d’urgence (zones de sécurité), 1949] conférant au commandant militaire (haut gradé nommé spécifiquement pour cette raison) l’autorité de déterminer les droits de passage et de résidence dans la zone.
Les habitants se sont à nouveau tournés vers le tribunal pour faire appel de ce nouvel ordre militaire, demandant qu’il leur soit permis de retourner dans leur village en vertu de la première décision de la cour. La cour a alors débouté les villageois au motif ’technique’ qu’ils n’avaient pas déposé de recours immédiatement après que les autorités israéliennes les aient empêchés de retourner dans leur village, et ce en dépit du fait que la loi israélienne fait obligation au plaignant d’épuiser toutes les autres voies de recours pour résoudre un litige avant d’en saisir la Cour Suprême.
En décembre 1951, le gouvernement israélien s’est appliqué à transformer l’expulsion en fait accompli et a fait détruire tous les bâtiments des deux villages (Iqrith et Kufor Bara’m), ne laissant que les églises et le cimetière. En 1953, les terres du village (environ 24.500 dunams) ont été converties en terres de l’Etat par l’Autorité israélienne de développement qui les a destinées à être la propriété exclusive de Juifs, excluant ainsi les Arabes de la propriété de leurs propres terres, même au prix de leur (r)achat. L’essentiel des terres a servi à la construction de colonies israéliennes, certaines ont été destinées à un usage militaire et d’autres classes réserve naturelle. Les habitants du village ont assisté à la construction de colonies (Shomera, Even Menachem et Gomot ha-Galil) sur leurs terres qu’il ne leur a même pas été permis de visiter jusqu’en 1972. Pendant toute cette période, les habitants du village ont tenté d’atteindre leur but en frappant à toutes les portes, en contactant tous les organismes qui leur semblaient susceptibles de les aider ou d’écouter leur légitime demande. Ils ont même écrit au Pape pour l’informer et lui demander son aide. En 1972, après une grande mobilisation, les habitants d’Iqrith ont finalement été autorisés à retourner sur leurs terres, reconstruire leur église et enterrer leurs morts dans le cimetière du village.
Après avoir été à nouveau autorisés à entre dans leur village, les anciens ont décidé d’y organiser une grève (sit-in) dans l’église. Le sit-in a duré 6 ans, 6 années au cours desquelles les habitants du village ne cessaient de s’y rendre et d’apporter leur soutien à la grève. La grève n’a jamais donné de résultat face aux officiels israéliens mais, pour les résidents d’Iqrith, elle a constitué un nouveau temps fort de leur lutte pour conserver leur terre, unifiant les habitants du village, maintenant le village au cœur de chacun de ses habitants, même pour les seconde et troisième générations.
La lutte pour la reconnaissance du droit au retour au village a continué sur tous les plans possibles, devenant un élément important du discours public en Israël et portant même au plan international le cas des résidents d’Iqrith et leur refus d’abandonner leur droit de retourner dans leur village.
En 1981, les résidents déplacés d’Iqrith ont à nouveau sollicité la Cour Suprême et demandé l’annulation à la fois de la confiscation des terres et de l’ordre militaire. Comme ils avaient déjà été dépouillés de leurs droits légaux sur leur terre, ils ont également demandé à la Cour de contraindre l’Etat à récupérer la propriété d’une partie des terres du village pour qu’ils puissent y retourner. Leur appel a de nouveau été rejeté. La Cour Suprême a déterminé que le ’retard’ (ou ’renvoi’) de l’appel (prononcé contre des ordres militaires israéliens émis entre les années 1950 et 1970) ’portait atteinte’ au statut légal de la plainte. De fait, la Cour a considéré que les ordres militaires étaient justes et que la confiscation était légale. La Cour n’a pas non plus vu de raison d’intervenir puisqu’elle a indiqué que les villageois n’avaient pas apporté la preuve que les considérations sécuritaires qui avaient donné lieu aux premiers ordres avaient changé.
En 1997, des résidents d’Iqrith ont à nouveau saisi la Cour Suprême, lui demandant de juger que les raisons de sécurité qui les empêchaient de retourner dans leur village ne prévalaient plus et d’ordonner au gouvernement de leur permettre de rentrer chez eux. La Cour Suprême a remis sa décision jusqu’à ce que le gouvernement Natanyahou ait fixé sa politique sur ce dossier, puis l’a de nouveau repoussée à la demande de Barak étant donné sa participation aux négociations de paix avec les Palestiniens.
Le gouvernement Sharon a établi un nouveau comité chargé d’examiner le dossier. En octobre 2001, Sharon a annoncé que le gouvernement avait une nouvelle fois refusé le retour des habitants, arguant que le gouvernement avait le droit de renier ses promesses en raison des incidences qu’aurait sur la reconnaissance par Israël du droit au retour le fait de leur permettre de revenir dans leur village. Il a indiqué que, les Palestiniens ayant inscrit le droit au retour à l’ordre du jour des négociations de paix, tout précédent serait utilisé contre Israël par la propagande palestinienne, et que le gouvernement proposerait plutôt des compensations.
La dernière décision de la Cours suprême concernant Iqrith date du 26 juin 2003 : la Cour est convenue du bien-fondé de l’argument des résidents pour lesquels les considérations de sécurité ayant justifié la fermeture de cette zone ne s’appliquent plus et a indiqué que les ordres militaires devraient en conséquence être annulés. La Cour a également reconnu que les résidents avaient reçu du gouvernement la promesse qu’ils seraient autorisés à retourner dans leur village. Cependant et de manière décisive, la Cour a également considéré que le retour des anciens villageois n’était pas possible sans que des terres leur soient remises ; or la Cour a considéré que les terres attribuées par le Comité Libai aux résidents étaient maintenant destinées par l’Etat à un usage public et que les ordres de confiscation ne pouvaient donc être annulés.
Les raisons invoquées dans cet arrêt sont purement politiques. La Cour a décidé que, puisque "la demande palestinienne de droit au retour est à nouveau évoquée," un précédent qui permettrait le retour de Palestiniens déracinés pourrait porter atteinte aux intérêts vitaux de l’Etat. C’est pour cette raison, poursuit-elle, que l’Etat peut légitimement revenir sur sa promesse et que les résidents n’ont le droit qu’à des solutions alternatives de compensation sous forme de terre ou d’argent (déjà proposés par l’Etat et refusés), soit une conclusion qui fait écho à la position d’Ariel Sharon en octobre 2001.
Les tribunaux israéliens ont complètement échoué à tracer la frontière entre les aspects légaux et politiques. Dans son dernier arrêt, le 26 juin 2003, la Cour Suprême a choisi, à nouveau, d’ignorer des aspects fondamentaux de droits humains et légaux et de se concentrer sur des aspects techniques afin de renforcer une position proche de la position politique du gouvernement. Les tribunaux ont annoncé que les pouvoirs discrétionnaires de l’Etat étaient très vastes et que les pouvoirs de supervision de la Cour Suprême étaient extrêmement réduits. La Cour a pris une position politique contre le droit de retour et en faveur d’une poursuite de la ’colonisation interne’ d’Israël.
Le cas d’Iqrith [et de Kufor Bara’m] a réussi à filtrer dans l’opinion publique israélienne et susciter une large sympathie de sa part. Au fil des années, dirigeants et politiques israéliens ont annoncé leur soutien au droit des résidents d’Iqrith à retourner dans leurs foyers, quelques projets de loi sur de droit de retour des résidents d’Iqrith ont même été soumis à la Knesset afin de faire pression en faveur de leur retour. Même le ministre de la justice de droite, Tsahi Hanegbi, a déclaré qu’il considérait que justice devait être faite en leur permettant de retourner dans leur village. Des manifestants juifs se sont associés à de nombreuses manifestations pour Iqrith et de nombreux textes favorables au retour des habitants ont été publiés. Bien qu’il n’ait jamais débouché sur un résultat concret ou fait la justice dans le cas d’Iqrith, le long combat intransigeant des habitants de ce village, le fait qu’ils n’aient pas abandonné la lutte pour leur terre et leurs droits, leurs tentatives de les faire valoir devant toutes les instances possibles ont suscité un large débat sur le droit au retour, sujet tabou au sein de la société israélienne. En réalité, bien qu’Iqrith soit souvent évoqué comme un cas unique, différent de la problématique générale du retour, ces débats ont ouvert la porte à d’autres discussions concernant d’autres villages et à une problématique plus large.
Etant donné l’intérêt exprimé par le public dans ce dossier et les pressions exercées, étant donné également le soutien que les résidents ont su rallier autour de leur demande légitime de la part de personnalités de tout l’échiquier politique israélien, plusieurs comités gouvernementaux ont été constitués afin d’examiner les cas d’Iqrith [et Kufor Bara’m]. Le premier de ces comités, fondé en 1977 (et dirigé par Ariel Sharon), a décidé, sans surprise, qu’il ne serait pas permis aux résidents de retourner dans leur village et ceci bien que le Premier Ministre de l’époque, Begin, ait promis que son gouvernement ferait justice pour les villages. En 1993, un autre comité a vu le jour sous la direction de David Libai ("le Comité Libai") ; il a recommandé en 1995 qu’il soit permis aux résidents de récupérer 600 dunams de terres du village (sur un total de 24.500). Cette recommandation se fondait sur une réévaluation de la situation sécuritaire à Iqrith en raison des accords de paix signés par Israël avec l’Egypte, la Jordanie et les Palestiniens. Cependant, les habitants du village ont refusé cette décision finalement bloquée sous le gouvernement de Benyamin Netanyahu.
En 1995, les résidents du village ont annoncé un sit-in dans le village, pour protester contre les recommandations injustes du Comité Libai qui préconisait leur retour avec seulement une petite fraction de leurs terres et pour un très petit nombre de familles du village. Cette grève a duré plus d’un an ; de nombreuses personnes s’y sont associées, non seulement des résidents d’Iqrith mais aussi des personnalités politiques, des militants, des Palestiniens et des Juifs, des réfugiés d’autres zones. Il s’est encore une fois agi d’un modèle de lutte conjointe.
Après le dernier verdict en juin 2003, de nombreux arguments ont commencé à porter sur la façon de continuer le combat tandis que de nombreuses questions émergeaient quant à la lutte passée. Certains ont critiqué les résidents d’Iqrith pour la lutte qu’ils ont choisi de mener. Pour certains en effet, cette lutte excluait Iqrith du collectif des réfugiés palestiniens et ramenait leur cas à une violation privée des droits des citoyens. Pour d’autres, en se tournant vers les tribunaux israéliens, les résidents d’Iqrith s’étaient abaissés, abandonnant leur statut de réfugiés ayant le droit de retourner sur leurs terres et de se battre pour ce faire en faveur d’un statut de simples propriétaires de terres. Quant aux résidents d’Iqrith, leur lutte pour retourner chez eux était une lutte qu’ils étaient disposés à mener sur tous les fronts. Ils revendiquent leur droit de retour en tant que réfugiés en vertu du droit international mais mènent aussi la lutte dans l’arène israélienne : dès 1951, la Cour Suprême israélienne a reconnu leur droit au retour. Cela a fait d’eux un cas unique : mis à part Kufor Bara’m, aucune autre ville palestinienne n’a reçu une telle reconnaissance. Pour eux, c’était un avantage sensé accroître leurs chances de retourner chez eux, avantage dont l’usage n’était entaché d’aucun défaut moral. En même temps, cela ne veut pas dire qu’ils avaient abandonné leur statut de réfugiés. Ils se considèrent comme des réfugiés dans leur propre pays, sur leur propre terre, à seulement quelques minutes de chez eux. A’oni Sbeet, 74 ans, se sent dans la peau d’un réfugié depuis le jour où il a été contraint de quitter sa maison. Plus de 55 ans plus tard, il vit toujours en location à Rameh, continue de croire et de se battre pour retourner chez lui, à Iqrith. Le fait que, tout au long de ces années, les gens d’Iqrith n’aient pu retourner chez eux pour les enterrements lui est particulièrement douloureux. La lutte qu’il a menée durant le plus clair de son existence, devant les tribunaux et au plan public, ne visait pas seulement son propre retour mais aussi celui de tous les réfugiés. Même s’il considère le cas de son village comme un cas unique, il voit son retour comme une étape fondamentale sur le chemin du retour des réfugiés. Lorsqu’on lui demande ce qu’il a l’intention de faire, A’oni n’y va pas par quatre chemins : continuer le combat et faire preuve de patience jusqu’au dénouement de ce cas et jusqu’à ce que les réfugiés palestiniens soient autorisés à retourner chez eux. Même s’il n’a pas une idée claire du comment, il sait que les résidents d’Iqrith continueront de se réunir dans leur village, que chaque enfant d’Iqrith connaîtra Iqrith, connaîtra son origine et préservera le lien avec Iqrith jusqu’au jour du retour. Marwan Jedo’n, 33 ans, avocat d’Iqrith né et grandi à Rameh, se considère comme un réfugié d’Iqrith. Il maintient un lien étroit avec le village et prend une part active au combat pour le retour. Pour lui, la première chose à faire pour les habitants d’Iqrith est de se réunir et d’élaborer une stratégie. La lutte doit continuer à la base et au plan juridique dans toute la mesure du possible. La lutte d’Iqrith est le combat de tous les réfugiés, comme l’a confirmé l’arrêt de la Cour Suprême. Si Iqrith marque un jour un précédent, cela représentera pour tous les réfugiés une avancée dans la revendication de leur droit légitime, même dans le cadre du système israélien. Mais d’ici ce jour, le combat doit continuer sous d’autres formes. La poursuite de la lutte pour le droit au retour des habitants d’Iqrith doit inclure des tentatives de mettre à nouveau les masses dans la rue. Il semble aussi que les médias pourraient jouer un rôle important dans la mobilisation d’une force de pression publique et que les gens engagés dans la lutte devraient se professionnaliser et s’assurer d’un soutien des moyens de communication suffisant pour toutes leurs activités. La pression au plan international est également vue comme un élément fondamental de l’effort pour faire reconnaître le droit au retour.
Ces dernières années, les réfugiés en Israël ont lancé une vaste campagne pour sensibiliser l’opinion à la situation des déplacés intérieurs dans le cadre de la question des réfugiés et dans le cadre des droits de la minorité palestinienne en Israël. La campagne visait la reconnaissance de leurs droits et l’autorisation pour eux de retourner dans les villages auxquels ils avaient été arrachés, ceci après des décennies pratiquement sans combat sur ce point. Il a fallu des années pour lancer la lutte au sens large d’une manière structurée et globale. La longue expérience de la lutte publique d’Iqrith (et les quelques comités qui existaient à l’époque de la création de l’Association pour la défense des droits des déplacés intérieurs) a certainement contribué au mouvement actuel, tant au plan des questions pratiques qu’à celui de l’information du public et de la compréhension qu’il a de la problématique des déplacés intérieurs et de leur droit au retour.
Bien que 55 ans de lutte n’aient pas permis aux habitants d’Iqrith de regagner leurs foyers, Iqrith continue d’exister, plus vivant que jamais, dans le cœur et l’esprit de tous ses habitants, jeunes et vieux. Iqrith est également vivant dans le discours israélien et, même si le gouvernement israélien fait fi de tous les droits, Iqrith continue d’être le foyer légitime de ses résidents. Si la longue mobilisation n’a pas porté les fruits du retour, elle a permis de conserver Iqrith dans la mémoire collective de ses habitants et de la région. Elle a aussi permis de maintenir la question du retour, particulièrement de celui des déplacés intérieurs, dans le discours israélien et, dans une certaine mesure, dans le discours international.