Les uns allument des feux pour masquer la vue des tireurs israéliens, les autres arrachent les arbres et larguent des herbicides pour tuer la végétation qui sert de couvert aux militants palestiniens. Depuis 2014, chaque printemps et chaque automne, le long des barbelés frontaliers entre Israël et Gaza, l’armée israélienne déverse de larges quantités de pesticides.
Selon le groupe de recherche Forensic Architecture, ces épandages détruisent les cultures des paysans gazaouis. Grâce à des images satellites et des témoignages recueillis pendant seize mois, l’organisation démontre que les pesticides, poussés par le vent, se déversent jusqu’à plusieurs centaines de mètres à l’intérieur de Gaza.
Le journal israélien Haaretz estime que près de 1 500 hectares ont ainsi été détruits, entraînant des pertes financières pour les agriculteurs.
Trois ONG, deux sont israéliennes, l’autre palestinienne, mettent en garde contre d’éventuels risques pour la santé. Parmi les produits déversés : du glyphosate, considéré depuis 2015 comme potentiellement cancérigène par l’OMS.
Ces organisations ont plusieurs fois porté plainte pour tenter d’obtenir des dédommagements. Sans succès jusqu’à récemment. En mars, un officiel de Tsahal a assuré que l’armée procéderait désormais à des épandages à basse altitude pour limiter la dispersion des produits. En outre, au printemps, aucun épandage n’a été recensé le long de la frontière où, selon les ONG, les fermiers notent déjà une légère amélioration de la qualité des sols.

jeudi 25 mai 2023
Communiqué de l’AFPS