Après le 7 octobre, l’attaque incroyable d’Israël contre la bande de Gaza assiégée a causé des morts innombrables, pour la plupart des femmes et des enfants. Israël a écrasé Gaza de manière aveugle, intensive, coupé tous les approvisionnements, bombardé écoles et hôpitaux, rasant des quartiers et éliminant des familles entières. Les experts de l’ONU ont appelé à « prévenir le génocide » et mis en garde contre le « nettoyage ethnique massif des Palestiniens ». Pour la première fois depuis son entrée en fonction, le secrétaire général des Nations unies a invoqué, début décembre, l’article 99 de la Charte pour convoquer une réunion du Conseil de sécurité sur la catastrophe en cours, menace sérieuse pour la paix et la sécurité mondiales.
Nous, citoyens européens, avions peine à croire l’unilatéralisme des médias mainstream, répété par les représentants et fonctionnaires de l’UE. Nous entendions rarement le contexte, l’inégalité des deux camps, les souffrances d’un peuple durant 75 ans d’occupation brutale et de régime d’apartheid, l’attaque de représailles de l’oppresseur. Il était donc important pour la CECP, de se mobiliser, de faire pression sur les gouvernements et institutions européennes pour des mesures enfin concrètes, exigences du droit international. Ce que nous avons fait avec les députés européens notamment, pour renforcer l’unité de nos amis et élargir leur cercle, connaître et soutenir leurs initiatives : résolutions sur la suspension de l’accord d’association avec Israël, sur des restrictions sur les visas, un cessez-le-feu immédiat… Nos membres ont aussi organisé des réunions avec des diplomates européens ainsi qu’avec leurs propres représentants afin d’exercer une pression (incomparable, hélas, avec le lobby israélien) et d’exiger la justice pour le peuple palestinien, en commençant par un cessez-le-feu complet.
Nos membres basés à Bruxelles, en coopération avec d’autres partenaires, ont organisé l’une des plus grandes manifestations de solidarité dans le quartier européen, avec environ 60 000 personnes. En Suède, les « Mardis pour la Palestine » ont été lancés pour mobiliser les étudiants. En Irlande, au Royaume-Uni, en France, des manifestations massives ont eu lieu. En Finlande, en Slovénie, en Autriche, au Luxembourg, en Allemagne et en Italie, des événements éducatifs, des veillées ont été organisés en solidarité avec le peuple palestinien.
Soutenus par la société civile palestinienne et des organisations de défense des droits humains comme Al Haq, PIPD, MIFTAH , Community Actions Center-Al Quds , Addameer, Stop the Wall, La campagne internationale BDS… nous avons organisé une série de réunions avec des fonctionnaires de l’UE pour transmettre le message : cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, fourniture d’aide humanitaire et ouverture de couloirs humanitaires, embargo militaire, interdiction de visas pour les colons israéliens, recours à la juridiction universelle à l’endroit des fonctionnaires israéliens responsables du génocide.
La réponse de l’UE a été un soutien total à Israël, sans égard pour le droit international, ce qui a conforté son impunité dans sa guerre génocidaire. Outre un soutien diplomatique, les États continuent à fournir de l’armement à Israël et avalisent les opérations de ses entreprises d’armement à Gaza. Une réelle complicité dans les violations du droit international.
Alors qu’Israël intensifiait sa campagne militaire, les syndicats palestiniens ont appelé, le 16 octobre, à mettre fin à toutes les formes de complicité avec ces crimes, en arrêtant d’urgence le commerce des armes avec Israël, ainsi que tout financement et toute recherche militaires. Nous savions que cette situation génocidaire ne pouvait être évitée que par la solidarité mondiale avec le peuple de Palestine, capable de freiner la machine de guerre israélienne.
Au sein du Réseau syndical européen pour la justice en Palestine, nous avons mobilisé les organisations pour des actions directes et un soutien aux syndicats palestiniens. Les travailleurs ont organisé des actions sur leurs lieux de travail, appelant leurs collègues à refuser de charger et/ou de décharger des navires destinés à Israël, publiant des déclarations et organisant des événements publics. Des travailleurs de Gênes et de Barcelone, des transporteurs belges et des marins du Pirée ont refusé de transporter et de manipuler des armes destinées aux crimes de guerre à Gaza. Des travailleurs et des militants aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada et ailleurs ont bloqué des installations d’armement. Ce refus d’être complices de l’injustice nous a fait chaud au cœur.
La CECP, comme les peuples d’Europe et du monde, a pris position pour le peuple palestinien et a à nouveau envoyé un message puissant : notre force collective peut contribuer à la paix en Palestine !
Aneta Jerska, coordinatrice, CECP