Mercredi 7 novembre
Tentative de cueillette avec l’autorisation du bureau de coordination.
Retour chez un agriculteur dont le fils a été blessé entre la colonie de Kiryat Arba et celle de Kharsina
Pour la deuxième fois, le bureau de coordination nous avait donné l’autorisation de venir cueillir dans les champs de l’agriculteur situés à l’intérieur d’une des colonies. Nous avions donc rendez-vous avec l’armée afin qu’elle nous ouvre.
Longue attente avant de décider de repartir. L’armée ne s’est pas déplacée.
Nous tentons d’aller sur un autre lieu de cueillette en direction de Bethlehem avec l’autorisation du bureau de coordination. Les parcelles sont situées près de la colonie de Karme Sur où sur quinze oliveraies dix restent cultivables. Sur le chemin nous constatons que des vignes ont été brûlées par des produits chimiques.
Notre « incursion » est rapidement stoppée par la présence de quatre soldats aux ordres d’un colon fanatique.
Contrôle des Palestiniens, refus de quitter les lieux de notre part, car nous avions une autorisation mais les colons prétendent que nous sommes en zone militaire : cette accusation peut être lourde de conséquences et conduire à l’incarcération des Palestiniens. C’est un prétexte dont ils usent très souvent mais dont ils ne fournissent jamais la preuve selon les employés de l’ONU qui nous rejoignent sur place.
Arrivée de la police israélienne qui semble tenter de calmer le jeu : accalmie relative puisque les policiers se font insulter par le colon et du coup ont l’air de nous donner raison. Ils nous font croire que nous pouvons accéder au champ dans la mesure ou une autorisation écrite du bureau de coordination arriverait.
Départ de la police et des fonctionnaires des Nations Unies : reste l’armée censée nous guider vers le champ dès lors que l’autorisation écrite nous arrive. Mais pendant ce temps les colons se préparent à nous faire barrage, sortent les chiens, préparent les cailloux, font face à notre chemin si bien que nous quittons les lieux sur le conseil des Palestiniens car l’armée n’aurait pas assuré notre sécurité.
Cette autorisation ne nous serait jamais arrivée car le bureau de coordination nous avait prié de ne plus appeler à propos de cette cueillette, car il considérait que pour régler le problème il fallait faire appel à la Croix Rouge...
La triste réalité est que les colons sont intouchables, et qu’en l’absence de la police, ils dirigent l’armée. La police a calmé le jeu et précisé que nous étions dans notre droit à partir du moment où on avait l’autorisation écrite (ça c’est nouveau...) et donc que dans ce cas, leur rôle est de nous permettre d’accéder au champ. Mais apparemment si les colons ne veulent pas obéir, ces jeunes soldats ne peuvent faire pression sur eux.
Nous précisons que, le matin, les propriétaires du champ étaient venus cueillir, ils se sont faits expulser par les colons armés qui menaçaient de tuer leur âne.
En partant nous avons rencontré la famille et nous allons organiser une nouvelle tentative la semaine prochaine. Des photos que nous avons prises ont été envoyées à la presse.
Thomas, Catherine P., Michèle.