En fait, il ne s’agit pas d’un mur mais d’un réseau de murs qui enserrent et dévorent la Cisjordanie, visant à annexer l’essentiel (60%) des terres. Comme les colonies l’avaient fait, les murs prennent des dizaines de milliers d’hectares des meilleures terres,les plus fertiles, les plus fournies en eau.
Israël, Etat colonial, constitué sur le vol des terres palestiniennes et l’expulsion de la population a toujours pratiqué la politique des faits accomplis que ce soit au temps du mandat britannique, en 1948, en 1967 ou aujourd’hui ? sans être jamais sanctionné.
Ce réseau de murs - mobile - est le moyen de l’expulsion et de l’annexion.
Les murs s’enfoncent profondément à l’intérieur des territoires palestiniens, réduisant la Palestine à une succession d’îlots. Ici, ils séparent un village de ses terres agricoles, ôtant tout moyen de subsistance à ses habitants, là ils le séparent de ses puits, privant la population d’eau. Des villes et villages palestiniens se trouvent du côté « israélien » du mur, coincés entre la ligne verte et les murs, isolés : les habitants ne peuvent se rendre ni en Cisjordanie ni en Israël, d’autres sont totalement ceinturés par le mur. L’existence est rendue totalement invivable. Pour survivre, il faudra partir, abandonner les maisons, les villages. C’est le but de l’opération. Dans une société privée de tous ses moyens de vivre, déstructurée, la population asphyxiée n’a pas d’autre choix que de partir.
C’est maintenant que s’effectue la dernière phase du projet stratégique du gouvernement israélien. C’est maintenant qu’il faut agir pour empêcher que les ultimes faits soient accomplis.
- Carte des Murs (source : Monde Diplomatique)