Les responsables de la santé à Gaza ont tiré la sonnette d’alarme aujourd’hui après que les premiers cas de coronavirus ont été signalés en dehors des centres de quarantaine du territoire.
Les autorités du Hamas ont déclaré l’état d’urgence et ont imposé mardi un confinement et un couvre-feu à l’échelle du territoire après la détection de quatre nouveaux cas dans le centre de la bande de Gaza.
Depuis le début de l’épidémie de coronavirus en Palestine en mars, les autorités de Gaza ont fait un travail remarquable pour freiner la propagation du virus, avec un peu plus de 100 cas au total signalés en près de six mois.
Jusqu’à mardi, tous les cas de COVID-19 à Gaza ont été détectés dans les installations de quarantaine du gouvernement, dans lesquelles les voyageurs de retour sont tenus d’entrer dès leur entrée sur le territoire.
Pendant les prochaines 48 heures, la population de Gaza de plus de 2 millions de Palestiniens vivra sous un couvre-feu, avec une fermeture obligatoire des écoles, des entreprises, des marchés et des mosquées.
Contrairement à la Cisjordanie, où la grande majorité des cas de COVID-19 en Palestine ont été signalés, l’économie de Gaza a été complètement rouverte pendant des mois et les écoles on pu ouvrir plus tôt en août.
Les nouveaux cas de virus ont été signalés parmi des proches du camp de réfugiés d’al-Maghazi, où, comme c’est le cas dans la plupart des camps de réfugiés, le surpeuplement et la médiocrité des infrastructures constituent une menace majeure pour la capacité de la communauté à arrêter la propagation du virus.
Plus de 70% de la population de Gaza sont des réfugiés, dont beaucoup vivent en dessous du seuil de pauvreté sans accès aux produits de première nécessité comme l’eau potable, l’électricité et les soins de santé.
La bande de Gaza a l’un des taux de chômage les plus élevés au monde et dispose d’un système de soins de santé qui est constamment au bord de l’effondrement, après des années de dévastation causées par le siège d’Israël et trois offensives militaires sur le territoire.
Une propagation potentielle du coronavirus pourrait dévaster l’infrastructure de santé et l’économie de Gaza de manière irréparable, et ne pourrait pas arriver à un pire moment.
En plus de n’avoir que 100 ventilateurs dans tout Gaza, dont plus de la moitié sont déjà utilisés, le territoire est sous le feu des frappes aériennes israéliennes depuis près de deux semaines maintenant, dans ce qu’Israël qualifie de réponse aux ballons incendiaires qui ont été lancé de Gaza sur son territoire.
Les nouvelles venant de Gaza ont rappelé durement aux Palestiniens à travers tout le territoire occupé qu’ils ne sont pas tirés d’affaire.
Dans les semaines à venir, les Palestiniens continueront d’être confrontés à deux menaces constantes et très présentes contre leur vie : le coronavirus et l’occupation israélienne.