DETROIT – La députée [1] Rashida Tlaib (MI-13) a publié le communiqué suivant concernant son voyage vers Israël et la Palestine :
« Dans ma tentative d’aller en Palestine, j’ai fait l’expérience du même traitement raciste que beaucoup de Palestino-Américains subissent quand ils rencontrent le gouvernement israélien. Dans le cadre de la préparation de mon voyage, ma grand-mère était en train de décider de quel figuier nous allions cueillir ensemble les fruits, tandis que les Palestiniens et les Israéliens qui sont contre l’occupation militaire illégale, étaient impatients de rencontrer enfin des députées pour les écouter et les voir pour la première fois. Le gouvernement israélien s’est servi de mon affection et de mon souhait de voir ma grand-mère pour me réduire au silence et a fait que ma capacité à agir ainsi a été assujettie à ce que je signe une lettre – en ne faisant que refléter combien il sont antidémocratiques et apeurés des vérités que mon voyage révéleraient sur ce qui si passe dans l’Etat d’Israël et sur ce qui arrive aux Palestiniens vivant sous occupation avec le soutien des Etats-Unis.
« Par conséquent j’ai décidé de ne pas aller pour le moment en Palestine et en Israël. Rendre visite à ma grand-mère dans ces conditions d’oppression, destinées à m’humilier, briserait le coeur de ma grand-mère. Me réduire au silence en me traitant de façon à ce que je me sente moins que rien n’est pas ce qu’elle veut pour moi – cela tuerait une partie de moi-même qui s’est toujours opposée contre le racisme et l’injustice.
« quand j’ai remporté l’élection pour devenir députée des Etats-Unis, beaucoup de Palestiniens, particulièrement ma grand-mère, ont ressenti un sentiment d’espoir, l’espoir qu’ils auraient enfin une voix. Je ne peux pas permettre au gouvernement israélien de le leur enlever ou d’utiliser mon profond désir de voir ma grand-mère, peut-être pour la dernière fois, comme une monnaie d’échange politique. Les membres de ma famille et moi avons pleuré ensemble tout au long de cette épreuve ; ils ont promis de maintenir ma grand-mère en vie jusqu’à ce que je puisse un jour être réunie avec elle. C’est avec leur force et leur courage que je répète que je suis députée des Etats-Unis dûment élue et que je ne permettrai pas au gouvernement israélien de m’humilier, moi et ma famille, ou de supprimer notre droit de nous exprimer. Je ne permettrai pas au gouvernement israélien de nous enlever notre espoir.
« Le racisme et la politique de haine font florès en Israël et les Américains doivent craindre ce que ceci signifiera pour les relations entre nos deux pays. Si vous croyez véritablement en la démocratie, alors l’accord étroit de Netanyahu avec le programme de haine de Trump doit provoquer une réévaluation de notre inébranlable soutien à l’Etat d’Israël. Le refus de laisser entrer une délégation de députées ne concerne pas seulement la députée Omar et moi, mais relève aussi du racisme profondément enraciné en Israël qui nous e-éloigne encore davantage de la paix. Les Israéliens et les Palestiniens ont besoin que nous soyons plus courageux et que nous soyons d’honnêtes courtiers de la paix. Garder le silence et ne pas condamner les violations des droits humains par le gouvernement israélien c’est rendre un mauvais service à tous ceux qui vivent là-bas, parmi lesquels ma grand-mère incroyablement forte et aimante.
« Ce genre d’oppression est douloureux pour toute l’humanité, mais il m’est particulièrement douloureux personnellement chaque fois que j’entends les membres de ma famille aimante exprimer le besoin de liberté pour vivre et le droit de se sentir humain. »
(traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers)