Au même moment, d’autres hommes armés pénétraient à Ramallah dans les locaux d’une importante ONG médicale, l’UPMRC (secours médical palestinien) internationalement reconnue pour son efficacité auprès de la population, et pillaient également les locaux, volant au passage ordinateurs, disques durs, et données médicales indispensables au fonctionnement de l’ONG.
Dans le même temps, ils empêchaient tout accès à la Muqata’a, le palais présidentiel où le président élu palestinien est emprisonné de facto.
Ces hommes armés sont en fait des soldats de l’armée d’occupation israélienne.
Durant cette opération mafieuse, l’armée du gouvernement d’Ariel Sharon a tué un habitant et blessé plusieurs dizaines d’autres.
De tels pillages, de tels actes de vandalisme, de violation de la vie humaine, de telles atteintes au fonctionnement d’une ONG médicale, de la part de l’armée d’occupation nécessitent pour le moins une condamnation ferme et des mesures de rétorsion.
Ce n’est pas le choix des autorités françaises. Nous en sommes profondément indignés.
Non seulement la diplomatie française ne condamne pas cette rapine meurtrière, mais sa réaction s’apparente à un encouragement, pour peu que les vols s’inscrivent dans le cadre de la mission de l’ OLAF (Organisme de lutte anti-fraude) ! Le point de presse du quai d’Orsay du 26 février est hélas trop clair de ce point de vue : " Dans ce contexte, nous regrettons que l’opération israélienne menée hier à Ramallah, dans des banques, ne se soit pas inscrite dans ce cadre... ".
La diplomatie française se garde de mettre en évidence que la volonté d’occupation est la source de ces nouvelles escalades, et ne les condamne pas.
De la même manière, qui paraît dangereusement partisane, notre diplomatie " déplore la mort des Palestiniens", mais " condamne vigoureusement et sévèrement " celle d’Israéliens.
La vie des victimes aurait-elle moins d’intérêt que celle des coupables ?
Ainsi de l’assassinat des deux fermiers palestiniens qui s’opposaient pacifiquement aux bulldozers qui venaient détruire leurs terres à Abiddu, près de Jérusalem.
Ainsi des trois assassinats extra-judiciaire commis par les forces israéliennes à Gaza le 28 février 2004, entraînant de graves blessures pour quinze passants civils dont une fillette et deux garçonnets.
Rapines, raids aériens, assassinats, construction d’un réseau de murs qui vise à annexer un territoire occupé, à en déplacer la population ou à lui infliger des punitions collectives, tout ceci est en contravention totale avec le droit international, et reste impuni.
- Scène quotidienne au Check-point
Il appartient aux citoyens de notre pays d’intervenir auprès du Président de la République et du gouvernement pour exiger de la diplomatie française qu’elle se conforme, y compris lors de ses déclarations, à ce droit international qu’elle affirme respecter et faire respecter.
L’AFPS demande au Président de la République, au gouvernement qu’ils condamnent avec détermination tous les actes illégaux au regard du droit international, mais surtout qu’ils prennent les mesures nécessaires à l’encontre de l’Etat israélien.
Il faut au plus vite :
Mettre en œuvre la motion des parlementaires européens demandant la suspension de l’accord d’association, votée à la majorité le 10 avril 2002.
Exiger de l’ONU l’envoi d’une force internationale de protection.
Paris, le 29 février 2004.