À l’aube de l’année 2025, alors que la violence génocidaire d’Israël à l’encontre des Palestiniens de Gaza ne cesse d’augmenter en ampleur et en intensité, Al-Haq publie un nouveau rapport. « Comment cacher un génocide : le rôle des ordres d’évacuation et des zones de sécurité dans la campagne génocidaire d’Israël à Gaza » examine le rôle central joué par les « ordres d’évacuation » illégaux vers de prétendues « zones de sécurité », qui constituent le crime de guerre et le crime contre l’humanité de transfert forcé, dans les actes génocidaires d’Israël.
Dans tous les coins de la bande de Gaza, les Palestiniens perdent rapidement tous leurs moyens de survie. C’est particulièrement le cas dans le nord, qui est soumis à un siège total depuis onze semaines, les forces d’occupation israéliennes menant des raids répétés à Beit Lahiya, Beit Hanoun et Jabalya, ciblant les locaux de l’UNRWA qui abritent des centaines de femmes, d’enfants et d’hommes déplacés. Après des semaines d’attaques répétées contre l’hôpital Kamal Adwan, le dernier établissement de santé fonctionnant partiellement dans le nord de Gaza, tous les hôpitaux du nord sont désormais endommagés et incapables de fournir des services de santé essentiels aux civils palestiniens piégés, blessés et malades, qui restent soumis à des bombardements et des tirs d’artillerie constants. Ces atrocités de masse ont lieu alors que des ordres d’évacuation réguliers enjoignent à toute la population du nord de se rendre immédiatement au sud afin que l’armée puisse se réinstaller dans la région.
Depuis la toute première semaine de son génocide, Israël a méthodiquement vidé de ses habitants de vastes étendues de la bande de Gaza en émettant illégalement des ordres d’évacuation. Ces ordres sont présentés au public comme la preuve de ses efforts pour minimiser les pertes civiles et pour soutenir son prétendu respect des principes fondamentaux du droit international humanitaire (DIH). Or, c’est tout le contraire qui se produit. Plus de 90 % de la population de Gaza (y compris les personnes âgées, les handicapés, les malades, les blessés, les femmes enceintes et les mères qui allaitent) ont été déplacés de force de leurs maisons et de leurs abris temporaires, la majorité d’entre eux un nombre incalculable de fois, vers de prétendues « zones de sécurité ». Contrairement à ce qu’indique leur nom, ces zones ne font que mettre davantage en danger les Palestiniens de Gaza. Ne disposant pas de suffisamment d’espace, d’abris, d’installations sanitaires, de sources de nourriture et d’eau ou de soins médicaux, ces « zones de sécurité » sont intentionnellement conçues pour assurer la destruction de toute vie s’y abritant.
Bien qu’elles aient été créées unilatéralement par Israël, l’armée israélienne prend régulièrement pour cible les zones elles-mêmes ainsi que les itinéraires qu’elle a demandé aux Palestiniens déplacés de force d’emprunter pour fuir à la recherche d’une sécurité toujours plus grande. Entassés sans aucun lieu de refuge, les Palestiniens sont soit tués par les frappes israéliennes, soit gravement blessés physiquement et mentalement par la guerre physique et psychologique de l’armée israélienne, soit soumis à une mort lente due à l’environnement de privation totale dans lequel ils ont été plongés.
Le rapport d’Al-Haq intitulé « Comment cacher un génocide : le rôle des ordres d’évacuation et des zones de sécurité dans la campagne génocidaire d’Israël à Gaza » révèle la tactique meurtrière d’Israël qui consiste à déguiser ses transferts forcés massifs et son ciblage des Palestiniens de Gaza avec un langage humanitaire qui dépeint de manière trompeuse ces actes comme des mesures préventives conçues pour protéger les civils. En réalité, les ordres d’évacuation illégaux et les déplacements forcés de plus de 1,9 million de Palestiniens vers des zones qui représentent moins de 20% du territoire de Gaza ne font que faciliter et alimenter le génocide. Comme le montre l’ensemble du rapport, en appliquant des termes humanitaires à sa pratique de transfert forcé de Palestiniens, sans aucune base juridique et d’une manière qui viole le droit international, et en qualifiant des zones de « zones sûres » alors qu’elles sont constamment attaquées et qu’elles manquent de tout ce qui est essentiel à la survie, Israël soutient qu’il agit conformément à ses obligations légales, alors qu’en réalité, il fournit des preuves supplémentaires de son intention génocidaire en utilisant ces mesures pour commettre et contribuer aux actes génocidaires de meurtre, d’atteinte grave à l’intégrité physique et mentale, et de création de conditions calculées pour détruire les Palestiniens de Gaza.
Traduction : AFPS