Les Etats-Unis et plusieurs pays européens ont exhorté Israël, lundi 3 décembre, à revoir sa décision de construire de nouveaux logements dans des colonies, mais le gouvernement hébreu a confirmé son intention d’aller au bout de ses projets. Washington a sommé le gouvernement israélien "de réexaminer ces décisions unilatérales et de faire preuve de retenue, car ces actes sont contre-productifs et rendent plus difficile la reprise des négociations directes entre Israël et Palestiniens", selon le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney.
Le ton adopté lundi tranche brutalement avec la solidarité affichée lors de l’offensive israélienne de la fin novembre dans la bande de Gaza et après la reconnaissance implicite de l’existence d’un Etat palestinien à l’ONU.
L’ancien premier ministre Ehoud Olmert a estimé qu’Israël n’avait aucune raison de s’opposer à l’octroi du statut d’Etat observateur à l’ONU à la Palestine. "Pour être honnête avec vous, je ne suis pas sûr qu’il y avait une raison de s’opposer à la demande de l’Autorité palestinienne", a dit Ehoud Olmert lundi soir à New York.
"Il était sûr", a ajouté M. Olmert, que l’annonce de la construction de nouveaux logements dans une zone sensible occupée par Israël allait "offenser" les Etats-Unis après leur soutien à l’Etat hébreu, opposé à la demande palestinienne. "J’ai été totalement surpris, que le lendemain de la décision de l’ONU, le gouvernement israélien décide de faire la seule chose qui était certaine d’offenser les dirigeants politiques américains", a poursuivi l’ancien premier ministre. M. Ehoud Olmert cherche à rebondir après les accusations de corruption qui l’avaient forcé à démissionner en 2008.
Selon un membre de son cabinet, le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a exclu de revenir sur les projets confirmés vendredi. "Israël continuera à défendre ses intérêts vitaux, même soumis à une pression internationale, et il n’y aura aucun changement dans les décisions qui ont été prises", a assuré son conseiller.