C’est sous quelques bâches offrant un peu d’ombre, au centre de la communauté, que la prière a été célébrée. Derrière l’imam venu de Jérusalem pour l’occasion, environ 200 personnes, essentiellement des hommes. De Kahn el-Ahmar mais aussi d’autres villes palestiniennes.
Ahmad, un trentenaire, est venu de Bethléem avec une quarantaine d’amis. « Nous sommes venus en solidarité avec nos frères de Khan al-Ahmar pour dénoncer le racisme israélien qui veut se débarrasser du peuple palestinien. »
Des responsables politiques ont fait le déplacement. Des dignitaires religieux, y compris chrétiens, également. Le père Abdallah est prêtre orthodoxe à Ramallah et membre du comité central de l’OLP, l’Organisation de libération de la Palestine.
« Nous sommes ici comme un seul peuple. Comme les fils d’un peuple arabe palestinien. On appartient à plusieurs familles religieuses, à plusieurs partis politiques. Mais nous sommes un seul peuple. »
A l’issue de la prière, les fidèles ont manifesté le long de la route passant sous le village, bloquant la circulation pendant quelques minutes. L’ordre d’expulsion peut être mis à exécution à partir de mercredi prochain.
Mais les habitants ne se laisseront pas faire prévient Hussein Jahalin, l’un des chefs de la communauté. « Evidemment, il y aura des tensions. Nous ferons de la résistance pacifique. Mais les gens ne peuvent pas faire plus que ça. Car c’est une décision du gouvernement israélien et il est contre tout le monde ici. C’est un gouvernement d’occupation. Il n’écoute pas la communauté internationale, il n’écoute personne. »
Même s’ils sont expulsés, les habitants promettent de revenir sur ces terres et de reconstruire leurs habitations sommaires.