Photo : L’armée israélienne lance du gaz lacrymogène sur les Palestiniens lors de son attaque sur le camp de Balata, Cisjordanie, le 9 avril 2025 © Quds News Network
Les forces israéliennes ont pris d’assaut le camp de réfugiés de Balata à Naplouse, en Cisjordanie occupée, tôt ce mercredi, forçant plusieurs familles à quitter leurs maisons, selon les médias palestiniens.
Des témoins oculaires ont déclaré que l’armée israélienne avait déployé des dizaines de soldats dans le camp ainsi que des véhicules blindés, fouillant et perquisitionnant les maisons, et transformant certaines d’entre elles en casernes militaires.
Le Croissant Rouge Palestinien a déclaré qu’au moins un garçon de 15 ans a été blessé pendant le raid.
Ahmed Dhuqan, chef du Comité populaire pour les services dans le camp de Balata, a déclaré au site en langue arabe du Nouvel Arabe, Al-Araby Al-Jadeed : « Les forces d’occupation ont perquisitionné un grand nombre de maisons, forçant les familles à fuir. Pendant ce temps, [elles ont également] mené des enquêtes sur le terrain et arrêté des résidents ».
Dhuqan a confirmé que « plusieurs écoles dans et autour du camp sont passées à l’enseignement en ligne » en raison des raids en cours, avertissant que « l’agression pourrait se poursuivre pendant longtemps ».
Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux par des Palestiniens ont montré des résidents du camp, y compris des femmes et des enfants en bas âge, forcés de quitter leurs maisons lors du raid de l’aube en emportant autant d’affaires que possible.
Une personne déplacée de force a déclaré à Al Jazeera Arabic qu’elle avait été forcée de quitter le camp avec sa famille sans qu’on lui dise quand elle pourrait revenir.
Des témoins ont également déclaré que l’armée israélienne avait imposé un couvre-feu dans le camp de Balata, situé à l’est de Naplouse.
Plus tard dans la matinée, les Palestiniens ont déclaré que l’armée israélienne avait envoyé un nouveau convoi de véhicules militaires dans le camp.
Le raid israélien de mercredi sur le camp s’inscrit dans le cadre d’une opération militaire de grande envergure menée en Cisjordanie depuis janvier, visant plusieurs villes et camps de réfugiés dans le territoire occupé.
Parmi les villes les plus visées figurent Jénine et Tulkarem, où les raids, les assassinats, les arrestations et les destructions d’habitations se poursuivent depuis plus de 70 jours.
La violence menée par Israël en Cisjordanie a augmenté de manière significative depuis qu’Israël a commencé à mener son attaque militaire dans la bande de Gaza le 7 octobre 2023. Selon les chiffres de l’ONU, au moins 944 Palestiniens ont été tués depuis, 7 000 ont été blessés et plus de 15 000 ont été arrêtés.
Le camp, comme beaucoup d’autres en Cisjordanie, a fait l’objet de raids meurtriers au cours des 18 derniers mois.
Mercredi également, des incursions ont été signalées à Qabatiya, au sud de Jénine, où des véhicules de l’armée ont été déployés.
Démolitions de maisons
Ailleurs en Cisjordanie, les forces israéliennes ont fait exploser la maison du moudjahid palestinien assassiné Mansour Karajah dans le village de Dei Ibzi’, à l’ouest de Ramallah.
Karajah aurait été à l’origine d’une fusillade survenue en 2024 dans un bus près de la colonie israélienne de Dolev, située à proximité de Ramallah.
Les forces israéliennes ont abattu le Palestinien de 33 ans quelques heures après l’attaque en mars de l’année dernière.
Les forces israéliennes ont forcé un Palestinien à détruire sa propre maison dans la ville de Beit Safafa, au sud-est de Jérusalem-Est occupée, a rapporté Al-Araby Al-Jadeed.
Alaa Alian a reçu l’ordre de démolir sa maison de deux étages sous prétexte qu’il n’avait pas le permis de construire et qu’il n’était pas propriétaire. Les forces israéliennes procèdent souvent à de telles démolitions en Cisjordanie et à Jérusalem-Est sous ce prétexte.
Traduction : AFPS