Quand le coronavirus a atteint Gaza, Alaa Qreiqea a décidé qu’il réaffecterait son usine de vêtements pour enfants à la fabrication de vêtements de protection. Aujourd’hui, 400 combinaisons sortent de son usine chaque jour pour être vendues à ceux qui sont obligés de continuer à travailler, à Gaza en Cisjordanie et en Israël.
L’usine emploie près de 30 personnes, a expliqué Qreiqea, la vingtaine et originaire du quartier Shuja’ia, de la ville de Gaza. Savoir que les ouvriers doivent subvenir aux besoins de leurs familles en ces temps difficiles est ce qui l’a motivé à maintenir son usine opérationnelle, explique-t-il.
« Il ne s’agit pas de profit mais de protéger les gens d’un grave danger », estime-t-il. Pour changer sa production, Qreiqea a recherché des tissus qui pouvaient être utilisés pour fabriquer les combinaisons, jusqu’à choisir un matériau étanche et résistant à la chaleur. Quand les tenues ont fini d’être cousues, elles passent des tests de laboratoire pour s’assurer qu’elles correspondent aux normes de santé mondiales. Finalement, elles sont stérilisées avant d’être vendues aux clients, notamment les agents des forces de sécurité, le personnel médical et les journalistes.
Le ministère de la Santé palestinien a confirmé un total de 263 cas de COVID-19 dans les territoires occupés palestiniens au 8 avril, dont 44 guéris et un décédé. 13 cas ont été enregistrés à Gaza, dont 6 personnes guéries.
Israël a imposé un blocus terrien, aérien et maritime à la bande et ses 2 millions de Palestiniens depuis 2007, suite à l’arrivée au pouvoir du Hamas. Des restrictions qui durent depuis des années sur les entrées et sorties des personnes et des biens et ont entraîné une augmentation du taux de chômage et une extrême pauvreté. L’accès à l’eau propre et l’électricité est irrégulier, et les hôpitaux souffrent d’une lourde pénurie de médicaments et d’équipements.
« Nous sommes dans une situation d’urgence. J’espère que ce cauchemar va s’arrêter », espère Qreiqea.
*Mohammed Zaanoun est un photojournaliste basé à Gaza.