Les affrontements entre activistes du Hamas, qui contrôle le gouvernement, et ceux du Fatah du président Mahmoud Abbas ont fait 34 morts et une centaine de blessés depuis le 25 janvier au soir selon un dernier bilan.
Il s’agit des heurts les plus meurtriers depuis la victoire électorale des islamistes du Hamas en janvier 2006 aux dépens du Fatah et l’épreuve de force qui s’en est suivie.
Les hommes armés des deux groupes rivaux se sont retirés des rues mais des membres des services de sécurité étaient présents en force aux abords des bâtiments officiels, après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu à 03H00 locales (01H00 GMT), selon un correspondant de l’AFP sur place.
Trois brefs accrochages qui n’ont pas fait de victime ont été toutefois signalés le matin, notamment près du QG de la Sécurité préventive, un service fidèle au Fatah.
Les rues menant aux QG de la Sécurité et aux bureaux de la présidence et du gouvernement ont été bouclées par la police et la garde présidentielle ou par la Force exécutive, un organe du Hamas.
Le président égyptien Hosni Mubarak (D) et le leader palestinien Mahmud Abbas au Caire, le 30 janvier 2007 - AFP
Dans le quartier de Tal Al-Hawa, où se trouve le QG de la Sécurité préventive, les façades criblées de balles de dizaines de maisons et deux mosquées témoignent de la violence des accrochages qui s’y sont déroulés.
L’accord de cessez-le-feu, négocié sous les auspices de l’Egypte, prévoit le retrait des hommes armés des rues, la libération d’activistes enlevés par les deux formations, la fin des campagnes d’incitation et la remise aux autorités des éléments "soupçonnés d’implication dans des meurtres".
"Nous espérons que le calme et la stabilité se maintiendront en vue de la reprise du dialogue sur la formation d’un gouvernement d’union", a déclaré à la presse à Gaza le Premier ministre issu du Hamas Ismaïl Haniyeh.
"Nous sommes devant un test difficile. Soit on préserve le calme et on panse les plaies, et c’est à quoi nous oeuvrons, soit la situation s’effondre de nouveau", a-t-il ajouté.
Parlant au Caire à l’issue d’un entretien avec le président égyptien Hosni Moubarak, M. Abbas a répété que la Force exécutive controversée du Hamas était "illégitime et illégale".
Un policier israélien enquête sur les lieux de l’attentat suicide qui a eu lieu le 29 janvier 2007 à Eilat - AFP
Alors que les combats interpalestiniens refluaient, l’aviation israélienne a mené un raid dans la bande de Gaza quelques heures après un attentat suicide qui a fait trois morts, outre le kamikaze, à Eilat (sud d’Israël), revendiqué par le Jihad islamique et les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa.
Le raid, le premier depuis une trêve fin novembre entre Israël et les groupes palestiniens, a visé avant l’aube un tunnel creusé près de Karni, point de passage entre Gaza et Israël. "Des Palestiniens s’apprêtaient à utiliser ce tunnel pour commettre un attentat en Israël", selon l’armée.
Des responsables sécuritaires israéliens ont toutefois exclu une riposte d’envergure dans la bande de Gaza.
"Nous entendons respecter la trêve, tout en menant des attaques ponctuelles contre les terroristes, et cela ne signifie pas que nous allons lancer une opération (d’envergure) à Gaza", a indiqué à l’AFP un des responsables sous couvert d’anonymat.
Le ministre israélien de la Défense Amir Peretz doit de con côté examiner la possible construction d’une barrière de sécurité le long de la frontière entre Israël et l’Egypte, d’où serait venu le kamikaze palestinien, a indiqué une porte-parole du ministère.
En Cisjordanie, l’armée israélienne a arrêté 23 activistes présumés du Fatah et du Hamas dans un village de la région de Naplouse (nord), selon des sources sécuritaires.