L’armée d’occupation israéliennes détruit le campus d’une annexe de l’université d’al-Aqsa à Gaza
Mardi 16 mars 2004 au matin, l’armée d’occupation israélienne a détruit le campus des sciences de l’éducation de l’université d’al-Aqsa, situé près du carrefour d’al-Shuhada (Netzarim), au sud de la ville de Gaza. Cette attaque se situe dans un contexte d’escalade permanente des agressions israéliennes contre des propriétés et des établissements civils palestiniens dans les territoires occupés.
Selon les premiers éléments de l’enquête menée par le PCHR, à environ 2h30 du matin, le mardi 16 mars, plusieurs douzaines de véhicules militaires israéliens sont sortis de la colonie juive de Netzarim, au sud de la ville de Gaza, en direction du carrefour d’al-Shuhada. Les forces armées israéliennes ont ensuite faite route au nord pendant au moins un kilomètre jusqu’au quartier d’al-Zaytoun, ont pris position à proximité d’une cimenterie, et ont placé toute la zone en état de siège, y compris le campus des sciences de l’éducation de l’université d’Al-Aqsa et les maisons avoisinantes. Selon certains membres de cette localité, les soldats israéliens auraient expulsé les occupants des maisons les plus proches, et auraient fait sauter le campus après y avoir installé des charges explosives. De nombreuses maisons avoisinantes ont été endommagées par le souffle ; une femme et deux soldats des forces de sécurité nationale palestiniennes ont été blessés. Des bulldozers de l’armée israélienne ont ensuite ratissé des lopins de terre cultivés dans la même zone.
Selon le Dr Nihad al-Yazaji, directeur adjoint des affaires administratives de l’université d’al-Aqsa, le campus détruit occupait une surface de 5,5 dunums. L’un de ses bâtiments s’élevait sur deux étages, occupant une surface de 1272 mètres carrés, l’autre, d’un seul étage, s’étalait sur 500 m2. Ils contenaient 16 salles de classe, 6 bureaux, 3 laboratoires, une bibliothèque et une caféteria. Environ 3000 étudiants fréquentaient ce campus, avant que l’administration ne prenne la décision, le 18 janvier 2001, de les transférer vers d’autres annexes suite aux attaques répétées de l’armée d’occupation israélienne contre ce lieu d’études. Selon les sources universitaires, les pertes occasionnées par ces destructions s’élèvent, d’après des premières estimations, à plus de 700 000 $, sans compter le prix du terrain et les équipements et le matériel détruits.
Le PCHR condamne sans appel cette violation du droit international, qui fait suite à une campagne systématique, menée par l’armée israélienne, de destruction d’institutions éducatives palestiniennes. Le PCHR signale que ces attaques ont détruit 73 centres scolaires dans la bande de Gaza depuis le début de la deuxième Intifada. Le PCHR en appelle à la communauté internationale, à travers les organismes de l’ONU, afin qu’ils agissent immédiatement pour mettre fin à ces violations flagrantes des droits de l’homme et des règles humanitaires pepétrées par les forces d’occupation israéliennes contre des civils palestiniens et leurs propriétés, en désaccord entre autres avec la convention de Genève de 1949 sur la protection des populations civiles en temps de guerre. Le PCHR en appelle aussi à l’UNESCO afin qu’elle intervienne pour mettre fin à ces attaques israéliennes, qui vise tout le système éducatif public palestinien. Le PCHR demande qu’une commission d’enquête soit mise en place afin de faire la lumière sur ses agressions de l’armée israélienne contre des centres éducatifs palestiniens, et que les résultats de cette enquête soient présentés aux Nations Unies. Le PCHR exhorte enfin toutes les ONG internationales à faire pression sur leurs gouvernements respectifs, afin d’amener Israël à se conformer aux traités internationaux, particulièrment la convention internationale sur les droits économiques, sociaux et culturels, et la convention internationale sur les droits civils et politiques, dont le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.