27 et 29 octobre : Bouclage
Jeudi 27 octobre
L’attentat de Hadera a interrompu les cueillettes d’olives.
Matinée repos, lessive forcée.
Beaucoup de passages d’avions F16.
Retour sur la vieille ville d’Hébron, l’animation du marché était celle d’un jour ordinaire et nous avons flâné dans la rue basse du marché. Nous sommes les seuls « touristes » et des jeunes parlant français et anglais font un bout de chemin avec nous.
Nous avons pu visiter la zone réhabilitée par une association de coopération espagnole et le Sanctuaire des Patriarches après avoir passé les cinq contrôles militaires usuels pour y accéder.
Rencontre en bas du Tombeau avec les TIPH (Temporary International Protection of Hebron). Nous les interrogeons sur leur rôle à Hébron : ils sont soixante douze personnes, reparties sur la ville. L’équipe est danoise et ils nous apprennent qu’ils n’ont qu’un rôle d’observateurs : ils constatent les violations au droit, mais n’ont aucun pouvoir d’intervention, même s’ils peuvent éventuellement contacter les autorités.
Sur le chemin du retour nous photographions à sa demande une jeune soldate qui pointe avec son arme le tourniquet d’entrée et sortie. Une patrouille israélienne circule dans la partie palestinienne de la ville : les soldats pointent leurs armes sur les passants aux coins des rues et aux entrées d’immeubles. Il est presque 17h et les commerçants commencent à fermer : nous devons rentrer avant la rupture du jeûne.
Samedi 29 octobre
Nous avons occupé la journée d’hier à faire du tourisme sur les bords de la Mer Morte car il nous était impossible de faire les cueillettes, Vendredi (jour chômé) et bouclage des territoires obligent.
Ce matin nous avons été rejoints par un groupe de Strasbourgeois et un groupe de cinq syndicalistes G10-solidaire pour une cueillette d olives. Nous avons attendu les consignes jusqu’à 8h30.
Sur la route, entre Halhul et Hébron, mous croisons une cinquantaine de Palestiniens arrêtés par les soldats israéliens (la police des frontières). Nous apprenons que les colons ont tiré hier sur des paysans et qu’il vaut mieux éviter d’aller cueillir aujourd’hui. Nous rebroussons chemin.
Une fois arrivés à Halhul, nous retournons sur Hébron afin de jouer le rôle d’observateur auprès du groupe de Palestiniens arrêtés pour un contrôle d identité.
Nous arrivons sur place. Dans un premier temps nous prenons des photos. Sont déjà présents, les TIPH (Temporary International Protection of Hebron) ainsi que trois journalistes. Les Palestiniens sont regroupés sur le trottoir en trois rangs serrés, ils ne sont pas autorisés a nous parler ni à utiliser leurs téléphones.
Après un temps d observation, nous décidons de nous asseoir auprès des Palestiniens et d’engager la conversation avec les militaires pour comprendre quel est le but de ce genre d’arrestation. Les Palestiniens, dont certains sont là depuis sept heures du matin, sont en majorité des fonctionnaires et des étudiants. Certains d’entre eux avaient des examens à passer ce matin.
Notre groupe se disperse et entame le dialogue avec les TIPH, les Palestiniens et les soldats. Nous nous étonnons auprès des militaires de leur présence en territoire palestinien. Ils nous répondent qu’ils assurent la sécurité et ils considèrent qu’ils sont ici en territoire israélien. Au cours de la première demi-heure après notre arrivée, ils libèrent plusieurs Palestiniens et n’en arrêtent pas de nouveaux. Certains Palestiniens libérés nous remercient pour notre présence sur les lieux.
Nous insistons auprès des militaires pour qu’ils libèrent les autres personnes arrêtées. Le capitaine perd patience et nous demande de reculer en nous menaçant de nous arrêter et de garder les Palestiniens une heure de plus si nous n’obtempérons pas. Nous repassons de l’autre côté de la route et patientons. Ils libèrent encore 14 Palestiniens, il n’en reste plus que deux.
La jeep de police quitte les lieux, Nous patientons encore jusqu’à ce qu’ils libèrent les deux derniers Palestiniens et que la deuxième jeep s’en aille. Certains ont dû attendre pendant cinq heures, certains étudiants ont raté leur examen.
Après manger, nous partons avec le tracteur de R., pour aller cueillir les olives dans ses champs. La bonne humeur est de mise.