Bethlehem - Ma’annews – Les enfants détenus de Beit Ummar s’apprêtent à passer leur première année derrière les barreaux des prisons, privés de leurs droits fondamentaux alors qu’ils devraient se trouver sur les bancs de leur école comme la plupart de leurs pairs partout dans le monde.
La souffrance des huit enfants a commencé à l’aube du 7 Mars 2012, lorsque les forces d’occupation ont attaqué leurs maisons et les ont arrachés à leurs foyers au milieu de cris et d’insultes de soldats lourdement armés et immédiatement jetés dans les centres d’interrogatoire, face à des enquêteurs sans foi ni loi puis accusés dans des tribunaux qui ne leur reconnaissent pas leur enfance.
Saed Imad Salibi, Mohab Jawdat Aadi et Sami Amer Abu-Jawda, tous trois ont atteint l’âge de quinze ans, alors que Bilal Mahmoud Awad, Ayash Khaled Awad, Basil Ali Abu-Hashem et Ahmed Issa Salibi ont atteint seize ans, les sept enfants sont toujours détenus à la prison d’Ofer, croupissent dans la section 13 destinée aux mineurs, tandis que les parents de l’enfant Zain Hisham Abu Maria 14 ans ont été obligés de payer la somme de 5000 shekels pour faire libérer leur enfant qui restera soumis à résidence surveillée à son domicile.
Au début, les sept enfants ont fait l’objet d’un éloignement de leur maison, mais la pression des médias a fait revenir le tribunal sur sa décision, et lors de la tenue de sa cession le 16 janvier dernier à Ofer, le tribunal a condamné chaque enfant à payer une amende de 3000 shekels en attendant le verdict prévue pour le 27 janvier prochain. En cas de paiement des amendes le verdict sera, probablement une condamnation de 14 et 18 mois de prison.
Yousef Abu Maria secrétaire général du mouvement populaire de résistance contre les colonies et le mur à Beit Ummar a déclaré que dans la mesure où les parents ne pourraient pas payer les amendes en temps et en heure, le verdict sera prononcé et le montant des amendes sera doublé, c’est ce qui a été confirmé par l’avocat au père de l’enfant Saed Salibi.
La situation financière est difficile pour les familles d’enfants arrêtés, incapables de payer la somme nécessaire, et même le ministère chargé des Affaires des prisonniers qui les a reçus, leur a fait savoir qu’il ne paie pas les amendes et que l’autorité traverse une crise financière difficile, ce qui a compliqué la situation de ces familles incapables de soulager la souffrance de leurs enfants face à la détention et au déni de leurs droits fondamentaux en tant qu’enfants.
Imad Salibi père de Saed est préoccupé comme les autres pères par la situation de son fils âgé de 15 ans en prison qui n’est pas en bonne santé, il est affaibli et souffre d’une atrophie. De plus arraché à son milieu scolaire en milieu d’année, lui qui est plutôt bon élève, privé de sa famille, Saed est choqué et semble s’isoler car conscient de l’impuissance de ses parents, de ses proches et de tout le village.
Israël accuse les enfants de jets de pierres sur les véhicules de colons sur une voie publique adjacente à la ville de Beit Ummar, provoquant des dégâts matériels à l’une des voitures.
Beit Ummar est dans l’attente, les parents désemparés lancent un appel aux institutions officielles palestiniennes et aux organisations internationales de droits humains pour intervenir afin de les aider à faire sortir leurs enfants de prison.
Traduction Moncef Chahed, Groupe de travail « Prisonniers »