Photo : Les conséquences du massacre israélien à Beit Lahia dans la nuit de mardi 29 octobre © Quds News Network
La ville de Beit Lahiya a été déclarée zone sinistrée alors que l’armée israélienne bombarde le nord de Gaza avec des frappes aériennes.
La municipalité a fait cette déclaration mercredi après une attaque nocturne qui aurait tué huit personnes. Les frappes ont prolongé un assaut israélien qui a tué environ 350 personnes dans le nord de l’enclave au cours des sept derniers jours, selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
« Nous déclarons que la ville est une zone sinistrée en raison de la guerre d’extermination et du siège israéliens, et qu’elle n’a ni nourriture, ni eau, ni hôpitaux, ni médecins, ni services, ni communications », a déclaré la municipalité de Beit Lahiya dans un communiqué.
Les responsables ont demandé l’ouverture de corridors sûrs pour acheminer des fournitures médicales, de la nourriture, du carburant et du matériel de défense civile dans le nord de Gaza.
La région subit des assauts incessants depuis qu’Israël a lancé des opérations militaires centrées sur le camp de réfugiés de Jabaliya et ses environs au début du mois d’octobre.
Une population à genoux
L’opération a exacerbé une crise humanitaire déjà très grave dans la région.
Des milliers de personnes déplacées cherchent un abri alors qu’elles manquent de nourriture, d’eau et d’autres ressources essentielles. Les soins médicaux sont également quasiment inexistants, les centres de santé n’étant plus opérationnels.
Un porte-parole du Croissant-Rouge palestinien à Gaza a qualifié la situation de « catastrophique ». Oxfam a déclaré qu’elle n’était pas en mesure d’atteindre les habitants du nord de l’enclave et a accusé l’armée d’utiliser la famine comme une arme.
« C’est pourquoi la municipalité de Beit Lahiya a déclaré que la partie nord de la bande était une zone sinistrée, ce qui signifie qu’il n’y a rien pour y maintenir la vie », a rapporté Hani Mahmoud d’Al Jazeera depuis Deir el-Balah, dans la bande de Gaza.
Sam Rose, directeur adjoint de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), a qualifié les conditions dans le nord de la bande de Gaza d’« absolument désespérées »
« C’est horrible, incident après incident pour une population qui est à genoux », a-t-il déclaré.
Des incidents qui font un grand nombre de victimes
Le siège dans le nord de la bande de Gaza a tué environ 800 personnes jusqu’à présent, selon le ministère de la santé de Gaza.
L’une des attaques les plus dévastatrices a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi, lorsqu’au moins 93 personnes ont été tuées à Beit Lahiya par une frappe qui a rasé un immeuble résidentiel. Ces attaques ont été largement condamnées par la communauté internationale.
Tor Wennesland, envoyé des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, a déclaré qu’il s’agissait « d’un nouvel épisode d’une série meurtrière d’incidents récents ayant fait de nombreuses victimes [...] qui soulève de sérieuses inquiétudes quant aux violations du droit humanitaire international ».
Le fonctionnaire a exigé que « cette spirale sans fin de mort et de destruction prenne fin immédiatement ».
Les États-Unis ont qualifié l’attaque d’« horrible », bien que Washington continue de fournir à Israël une aide militaire d’une valeur de plusieurs milliards de dollars.
L’armée israélienne a déclaré qu’elle enquêtait, mais n’a pas commenté l’attaque de mardi soir.
L’OCHA a déclaré qu’au moins 347 personnes avaient été tuées dans des incidents ayant fait de nombreuses victimes à Gaza entre le 24 et le 29 octobre, et que de nombreuses autres personnes étaient portées disparues, soupçonnées d’être piégées sous les décombres.
Traduction : AFPS