Ce 2 juin 2012, nous (AFPS Paris-Centre) avions prévu une action spectaculaire contre les produits cosmétiques AHava, produits des colonies israéliennes vendus par la chaîne Sephora, en collaboration étroite avec nos camarades de BDS France. Une action semblable à l’initiative de BDS France avait été conduite, la veille à Strasbourg et se tenait le même jour à Orléans et Lille.
Les produits Ahava ! Vous avez évidemment tous lu la fiche (BDS mode d’emploi - n°1 annexe 3) qui figure sur notre site (http://www.france-palestine.org/IMG...) ! Rappelons cependant, brièvement, nos raisons de cibler ces produits dans notre campagne : la société israélienne Ahava est la seule société habilitée par les autorités israéliennes - qui s’autodéclarent compétentes pour ce faire - pour extraire boues et sels minéraux de la Mer Morte en Cisjordanie (bien que le Droit international prohibe le fait pour un pays occupant d’exploiter les richesses du pays occupé), et donc en Palestine occupée, avec interdiction faite aux Palestiniens, en outre, d’accéder même à la Mer Morte et donc d’accéder à leurs propres ressources naturelles. Son unité de production et son « show room » sont installés dans la colonie (illégale..) de Mitzpe Shalem. Et ces produits sont importés, sans vergogne, en Europe comme originaires de la « Mer Morte – Israël » (tromperie sur l’origine !).
Encore faut-il souligner que cette production (illégale donc…) est fortement soutenue par l’Union Européenne qui, pour des programmes courant de 1988 à 2013, a fait bénéficier cette société de subventions de recherche scientifique pour un montant de plus d’un million d’euros.
Ces produits font donc l’objet d’une campagne internationale de dénonciation et de boycott dans laquelle nous nous inscrivons pleinement !
Nous nous sommes inspirés de la Dutch Bathrobe Brigade hollandaise dans notre tenue et toutes les femmes ont revêtu un peignoir de bain (blanc si possible), mis une serviette de toilette sur leurs cheveux et de la boue sur leurs visages, dénonçant la toxicité de ce produit, panneaux à l’appui, tandis que quelques camarades hommes distribuaient des tracts. Ces tracts étaient eux-mêmes inspirés de la campagne « Beauté volée » menée aux Etats Unis par Codepink. Nous étions une quinzaine dont sept de notre groupe AFPS.
Nous avions choisi le magasin Sephora sis au 75 de la rue de Rivoli et nous avons remporté un franc succès, inhabituel dans un Paris indifférent, avons été très photographiées, avons distribué nos tracts trop rapidement à notre goût, avec un accueil très favorable et beaucoup de discussions.
Un léger hic : dès notre apparition et alors que, fières de nous ( !) nous posions devant notre caméra, deux vigiles nous ont fondu dessus en hurlant et cherchant à nous arracher nos panneaux, puis, voyant la caméra, cherchant à arracher celle-ci, avec une violence et une brutalité que nous n’avions pas encore connues ! S’en est suivie une mêlée confuse et violente, avec deux blessés légers parmi nous (qui ont ensuite porté plainte) et nous avons réussi à retenir la caméra !
Évidemment, c’est toujours le bon côté des choses, beaucoup de gens se sont arrêtés pour nous soutenir ! Nous avons affirmé notre droit à distribuer des tracts sur le trottoir et l’illégalité de cette agression … priant ces vigiles (qui se multipliaient) de rentrer chez eux en appelant la police s’ils le souhaitaient. Ce qui a été fait et nous pouvons dire que cette intervention policière a été bien menée, dans la « gestion » du conflit, séparant les antagonistes, tandis que nous nous exhibions et continuions notre démonstration.
Après distribution de nos tracts (insuffisants, hélas, en nombre devant la demande), un policier a accédé à notre demande de rencontrer un responsable du magasin. L’entretien avec celui-ci s’est déroulé normalement, et il a admis notre droit de citoyens à diffuser nos tracts dans l’espace public (et a contrario ainsi désavoué l’initiative de ses vigiles). Il lui a été promis une nouvelle visite et nous avons convenu de l’en prévenir afin que tout se déroule la prochaine fois…normalement !
Car il y aura des prochaines fois ! D’autant que, ne dissimulons pas notre plaisir ! Foin des actions tristes…Cette action a été efficace (auprès du public) mais en outre, sa forme ludique, nous a réjouis et attirait le chaland. Il faudrait en tirer les leçons et faire preuve d’imagination pour les autres produits concernés !
La prochaine action aura lieu au mois de septembre prochain.
Pour ceux qui voudraient faire de même, vous pouvez trouver sur notre site AFPS un modèle de lettre à envoyer aux directeurs de magasin (l’incident que nous avons connu confirmant la justesse de cet envoi préalable) et un modèle de tract.
Mais en outre, n’en restons pas là : vous y trouverez aussi des modèles de lettres à envoyer tant aux Directions départementales de la protection des populations (comme nous l’avons fait pour le produit Sodaclub) qu’à nos députés européens pour dénoncer l’utilisation abusive de notre argent. Tous à vos plumes (ou vos claviers…), s’il vous plaît !
GC - AFPS Paris centre