C’est ce qu’a affirmé dans un rapport l’Office de coordination des Affaires humanitaires des Nations-Unies dans les territoires palestiniens (Ocha). L’augmentation s’explique par la construction de 144 nouveaux obstacles et la levée de 103 autres. L’Ocha avait affirmé dans un précédent rapport, le 11 avril, qu’Israël avait levé 44 obstacles en Cisjordanie sur les 61 qu’il s’était engagé à supprimer pour améliorer le déplacement des Palestiniens, mais l’organisation onusienne avait souligné que la plupart n’avaient que peu ou pas d’importance. Israël avait accepté début avril de lever ces barrages, à l’occasion d’une visite de la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, afin d’améliorer la vie quotidienne des Palestiniens.
Ces barrages et obstacles affectent au quotidien la liberté de circulation des Palestiniens, constituent des points de friction quotidiens avec l’armée israélienne et freinent l’essor de leur économie. Dans un rapport publié en avril, la Banque mondiale a estimé que malgré des promesses d’aide internationale, la croissance économique dans les territoires palestiniens serait nulle en 2008 en raison des restrictions imposées par Israël. L’Autorité palestinienne, dont la masse salariale a explosé en raison du gonflement de la fonction publique, s’efforce de favoriser le développement du secteur privé pour absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail et lutter contre le chômage. Mais les investisseurs sont découragés par les barrages militaires israéliens qui rendent la circulation extrêmement problématique en Cisjordanie alors que la bande de Gaza est soumise à un blocus israélien.
Les entraves israéliennes à la circulation des Palestiniens se couplent d’une politique de démolition de milliers de maisons de Palestiniens dont le logement a été construit sans avoir obtenu un permis, que les autorités israéliennes distribuent au compte-gouttes. Selon l’Ocha, plus de 3 000 bâtiments et maisons palestiniens sont menacés de destruction par Israël en Cisjordanie. Ces maisons sont situées en zone dite « C » de la Cisjordanie, entièrement contrôlée par Israël, qui y a détruit plus de 1 600 bâtiments entre janvier 2000 et septembre 2007.
Les refus de permis à une aussi large échelle font craindre l’existence d’une politique spécifique des autorités d’encourager un « transfert silencieux » des populations palestiniennes de zone C, a indiqué l’ONG israélienne La Paix maintenant dans un récent rapport. A titre de comparaison, 2 900 ordres de démolitions ont été émis concernant des colonies israéliennes, entre 2000 et 2007, mais seuls 7 % d’entre eux ont été appliqués.