Ces 122 millions d’euros correspondent au paiement d’allocations aux familles de Palestiniens emprisonnés ou tués par Israël. En signe de protestation, Mahmoud Abbas a décidé de refuser tous les transferts de taxe collectés par Israël pour le compte de l’Autorité palestinienne tant que l’ensemble de ces fonds ne sera pas versé.
Selon l’ONU, en refusant de recevoir l’ensemble des taxes collectées par Israël, l’Autorité palestinienne a perdu 65% de ses revenus, et fait face ainsi à une crise budgétaire majeure.
Mais pour l’universitaire palestinien Tariq Dana, spécialiste en économie politique, il ne s’agit pas d’une crise passagère : « La crise actuelle est l’expression d’une crise structurelle de l’Autorité palestinienne qui est incapable de contrôler son économie depuis son établissement en 1994. Et donc, il ne s’agit pas d’une crise sans précédent, mais on peut reconnaître que cette fois-ci, c’est assez dangereux parce que l’Autorité palestinienne n’est pas en mesure de s’en sortir seule, elle est incapable de compenser ces lacunes structurelles et de résoudre cette crise financière. »
La situation pourrait menacer la stabilité en Cisjordanie, prévient l’ONU, qui plaide pour une solution rapide à cette crise, car le gouvernement palestinien a été contraint d’adopter des mesures d’austérité comme la réduction d’une partie des salaires des fonctionnaires.
Les Palestiniens subissent déjà de plein fouet les sanctions financières de l’administration Trump. Depuis la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale d’Israël, les États-Unis ont coupé 500 millions de dollars d’aide destinée en partie aux réfugiés palestiniens.