Depuis l’entrée en vigueur de la "hudna" (trêve), quelques changements limités ont bien eu lieu tels que le démantèlement d’un barrage dans la région de Beit Sahour (alors que 180 autres barrages entravent la libre circulation en Cisjordanie). Ce barrage en particulier, installé sur la principale route nationale, la seule voie qui autorise les habitants du district de Bethléhem à circuler entre la région A et les autres, empoisonnait la vie de l’ensemble des habitants palestiniens de la région, notamment des riverains. Ironie du sort, cette route s’appelle Wadi Al Nar (la Vallée de l’Enfer)...
En revanche en ce qui concerne la vie quotidienne des Palestiniens, aucune amélioration palpable. Certes, les autorités israéliennes ont émis quelques permis de travail et quelques autorisation de circulation en Israël pour des raisons commerciales, mais cela n’a en rien amélioré l’existence des Palestiniens qui restent strictement entravés dans leurs mouvements et demeurent assujettis aux tourments et aux humiliations "habituelles" lors de leur passage aux "checkpoints".
Avant-hier, deux barrages ont été réinstallés à l’intérieur du district de Bethléhem et la route principale de Beith Sahour fermée à la circulation. Les raisons de cette punition collective sont inconnues à ce jour. Pendant que les médias internationaux se focalisent sur la "Feuille de route" et la question des prisonniers politiques détenus par Israël, il s’avère que la vie et la réalité restent inchangées. Tous les jours, les instruments de l’occupation israélienne continuent de détruire l’infrastructure palestinienne et tous les jours des abus sont commis contre le peuple palestinien. Si aucun changement n’est ressenti dans leur vie quotidienne, comment les Palestiniens sont-ils supposés attendre quoi que ce soit des actuelles négociations de paix ?
Rien que ce matin, une désespérante nouvelle est tombée : un ordre militaire a été donné en vue de détruire trois maisons appartenant à des habitants de Jabal Al Diek. Selon ses termes, les propriétaires ont appris que "votre maison sera démolie car elle a été construite illégalement et sans permis".
Nous faisons appel à votre aide encore une fois et nous tenons à vous informer que malgré les déclarations israéliennes et les négociations en cours, la réalité sur le terrain n’est pas ce qu’on voudrait vous faire croire. Les conditions de la Feuille de route ne sont pas respectées, la construction de colonies se poursuit, les expropriations de terres et les démolitions de maisons continuent, notre liberté de mouvement et de circulation est entravée et Israël poursuit ses destructions de la terre palestinienne et de notre espoir dans un avenir de paix.
L’Etat d’Israël est tenu, au même titre que les Palestiniens, de se conformer aux exigences de la Feuille de route. Mais jusqu’ici rien ne nous permet de nourrir le moindre espoir dans le processus en cours. En l’absence de résultats concrets sur le terrain, les Palestiniens ne pourront pas continuer à assumer seuls les efforts en vue des négocations de paix. L’Etat d’Israël doit matérialiser sur le terrain sa volonté de faire avancer les choses sinon les Palestiniens vont réaliser qu’une fois de plus ils font les frais d’un accord unilatéral qui leur coûte encore davantage de concessions et rien à Israël.