Photo : Bombardement israélien du camp de réfugiés de Bureij, centre de Gaza, le 4 juin 2024 © Quds News Network
Au moins 16 personnes, dont cinq femmes et quatre enfants, ont été tuées dans des frappes aériennes israéliennes dans le centre de la bande de Gaza dans la nuit de dimanche à lundi, ont indiqué les autorités sanitaires palestiniennes.
Les sauveteurs ont déclaré qu’une frappe aérienne avait détruit tôt lundi un immeuble résidentiel dans le camp de réfugiés de Nuseirat, densément peuplé, au cœur du centre de Gaza, tuant au moins 10 personnes, dont quatre femmes et deux enfants.
L’hôpital al-Awda, qui a reçu les corps, a confirmé les décès et indiqué que 13 autres personnes avaient été blessées. Les registres de l’hôpital cités par les médias locaux indiquent que parmi les morts figurent une mère, son enfant et ses cinq frères et sœurs.
Lors d’une autre frappe visant un immeuble de la ville de Gaza, six personnes ont trouvé la mort. Une femme et deux enfants figurent parmi les morts, selon la défense civile, une équipe d’intervenants d’urgence travaillant sous la direction du Hamas.
Israël affirme que ses opérations militaires visent exclusivement les combattants et que le Hamas et d’autres factions armées mettent les civils en danger en opérant dans des zones résidentielles.
Onze mois après le début de la guerre de Gaza, le nombre de Palestiniens tués a dépassé les 41 000, selon les autorités sanitaires du territoire. La plupart des morts sont des civils et le total représente près de 2 % de la population de Gaza avant la guerre, soit une personne sur 50. Le conflit a été déclenché par l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre, qui a fait 1 200 morts et environ 250 otages.
Dimanche soir, un haut responsable du Hamas a déclaré à l’Agence France-Presse que de nouvelles générations de combattants avaient été recrutées depuis les attaques du 7 octobre, moins d’une semaine après que le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, a déclaré aux journalistes que le Hamas « n’existe plus » en tant que formation militaire à Gaza.
Lors d’une interview à Istanbul, Osama Hamdan a affirmé que le groupe militant « a une grande capacité à continuer ».
Il a ajouté : « Il y a eu des martyrs et des sacrifices ... mais en retour, il y a eu une accumulation d’expériences et le recrutement de nouvelles générations dans la résistance ».
Le chef du Hamas, Yahya Sinwar, a félicité le groupe yéménite Houthi pour avoir atteint le centre d’Israël avec un missile sol-sol pour la première fois dimanche, provoquant un incendie près de Kfar Daniel.
« Je vous félicite d’avoir réussi à atteindre la profondeur de l’entité ennemie », a déclaré M. Sinwar dans une lettre adressée au chef des Houthis, Abdulmalik al-Houthi. « Je vous assure que la résistance va bien. Nous nous sommes préparés à mener une longue bataille d’usure », a-t-il ajouté.
Il s’agirait du troisième message public de Sinwar au cours de la semaine écoulée, après avoir félicité le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, pour avoir gagné la « confiance renouvelée » de son peuple lors des élections du 9 septembre, et témoigné sa gratitude au Hezbollah pour la poursuite de son combat contre Israël vendredi.
Avant cela, M. Sinwar, qui se cacherait dans les souterrains de Gaza, n’avait fait qu’une seule autre déclaration officielle depuis le début de la guerre, fin octobre, lorsqu’il avait proposé la libération immédiate des otages israéliens en échange de la libération de tous les prisonniers palestiniens. Israël mène une vaste chasse à l’homme dans la bande de Gaza pour retrouver le responsable du massacre du 7 octobre.
L’armée israélienne cherche à savoir si l’incendie survenu près de Kfar Daniel est dû à la chute de fragments provoquée par des missiles intercepteurs lancés sur le projectile, ou si le missile a réussi à pénétrer ses défenses aériennes, comme l’affirment les Houthis.
Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que les Houthis paieraient un « lourd tribut », tandis que le chef des Houthis a mis en garde contre des attaques plus importantes à venir.
Lundi, le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, a déclaré que le groupe avait abattu un drone américain MQ-9 dans la province de Dhamar, au Yémen.
Par ailleurs, M. Gallant a déclaré au secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, qu’il ne restait plus beaucoup de temps pour parvenir à un accord avec le Hezbollah afin de mettre fin aux combats le long de la frontière israélo-libanaise, où l’armée israélienne a signalé dimanche qu’environ 40 projectiles avaient été lancés, la plupart ayant été interceptés ou ayant atterri dans des régions inhabitées.
« La possibilité d’un accord-cadre dans l’arène nord s’éloigne à mesure que le Hezbollah continue de se lier au Hamas », a déclaré M. Gallant, « La trajectoire est claire ».
Le Hezbollah a déclaré qu’il mettrait fin à ses attaques en cas de cessez-le-feu à Gaza, mais des mois de négociations négociées par les États-Unis, le Qatar et l’Égypte ont été à plusieurs reprises dans l’impasse.
M. Gallant a déclaré à M. Austin que « dans tous les scénarios possibles, les forces de défense israéliennes continueront d’agir dans le but de démanteler le Hamas et d’assurer le retour des otages détenus par le Hamas à Gaza - par tous les moyens ».
Pendant ce temps, les médias israéliens ont suggéré que le poste de M. Gallant pourrait être menacé, des sources du bureau du premier ministre affirmant que M. Netanyahu envisageait de nommer le président de New Hope, Gideon Sa’ar, pour remplacer M. Gallant.
Après la publication du rapport, le ministre de la sécurité nationale d’extrême droite, Itamar Ben-Gvir, a déclaré sur X : « Le moment est venu de [renvoyer Gallant] immédiatement ».
Des rumeurs selon lesquelles M. Netanyahou remplacerait M. Gallant circulent depuis des mois. Les relations déjà tendues entre les deux hommes sont tumultueuses depuis la décision soudaine de M. Netanyahou de renvoyer M. Gallant en mars 2023 en raison de sa désapprobation des changements judiciaires opérés par le gouvernement. Toutefois, la décision du premier ministre a été annulée après un tollé général.
Certains membres de l’administration de M. Netanyahou ont demandé la révocation de M. Gallant, citant une série de griefs, notamment sa position contre un projet de loi sur l’enrôlement des ultra-orthodoxes soutenu par le gouvernement et son désaccord public avec le premier ministre sur des questions telles que la négociation sur les otages et la présence d’Israël dans le corridor de Philadelphie, à la frontière entre Gaza et l’Égypte.
Traduction : AFPS