La coalition israélienne a adopté une loi interdisant effectivement aux Palestiniens de Cisjordanie ou de Gaza mariés à des citoyens israéliens d’obtenir la citoyenneté ou la résidence, jeudi, lors d’une dernière session tendue avant la pause de la Knesset.
Le projet de loi a été adopté par 45 voix pour et 15 contre, la Liste arabe unie et le Meretz de la coalition s’opposant à la loi.
Le projet de loi, porté par la ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked, inscrit dans la loi un amendement temporaire qui avait été renouvelé chaque année depuis 2003, mais qui a expiré en juillet, la coalition n’ayant pas réussi à réunir les votes nécessaires pour le renouveler, ce qui constituait un premier obstacle important pour la coalition.
La Liste commune, une alliance tripartite à majorité arabe dans l’opposition, a de nouveau cherché à précipiter une crise de la coalition en déclarant que le vote était une motion de défiance.
La Liste arabe unie a déclaré qu’elle voterait toujours contre la loi, mais le législateur de la Liste commune, Ahmed Tibi, a suggéré que le leader de l’UAL, Mansour Abbas, signe un accord pour dissoudre la Knesset, ce qui a provoqué une prise de bec entre les deux anciens collègues.
Après l’adoption de la loi, Ayelet Shaked a déclaré la victoire d’un "État juif et démocratique" sur un "État de tous ses citoyens".
Mossi Raz, du parti Meretz, a cependant décrié la loi comme étant "raciste", ajoutant que 16 législateurs de son propre parti, de la Liste commune, de la Liste arabe unie et du parti travailliste ont proposé un projet de loi alternatif pour l’abroger.
Selon l’amendement à la loi sur la citoyenneté, un permis de séjour temporaire sera délivré pour une période de deux ans, contre un an à l’origine, et le ministre de l’intérieur sera obligé de le révoquer s’il est prouvé que le bénéficiaire a commis un acte impliquant un abus de confiance (terrorisme, espionnage ou trahison) envers l’État d’Israël.
Selon la version finale du projet de loi, la loi serait valable pendant 12 mois, bien que ses promoteurs aient espéré l’appliquer pendant plus longtemps.
En outre, le permis de séjour temporaire qui peut être accordé dans des cas spécifiques durerait deux ans, au lieu d’un, comme le prévoyait le projet initial. Le texte final permet au ministre de l’intérieur de le révoquer si son titulaire est condamné pour terrorisme, espionnage ou trahison.
Les promoteurs du projet de loi le justifient par des raisons de sécurité, arguant que des militants palestiniens pourraient utiliser le mariage pour entrer en Israël, tandis que ses détracteurs affirment qu’il est motivé par des raisons raciales et qu’il constitue un outil pour préserver une majorité démographique.
Traduction : AFPS