Ziad Abou Ein, ministre chargé du dossier du Mur et des colonies de l’Autorité palestinienne, est mort ce mercredi 10 décembre après avoir été pris à la gorge et frappé par des soldats israéliens lors d’une manifestation en Cisjordanie dans le village de Turmus Ayya, près de Ramallah. Il défilait aux côtés de 300 personnes qui manifestaient pacifiquement contre la confiscation des terres palestiniennes, contre l’implantation d’une nouvelle colonie Adei Ad, avec l’objectif d’y planter des oliviers. Cette manifestation était organisée pour célébrer la journée internationale des Droits de l’Homme.
Aujourd’hui donc, celui qui défile pacifiquement, celui qui veut planter un olivier menace la sécurité d’Israël et doit savoir qu’il risque sa vie. Qu’il soit ministre de l’AP n’y change rien. Voilà où nous en sommes avec les extrémistes au pouvoir à Tel Aviv.
Ils agissent de la sorte car ils se savent protégés. La France s’était abstenue lors du vote du Conseil des Droits de l’Homme pour la constitution d’une commission d’enquête sur les crimes commis cet été à Gaza. C’était un très mauvais signal comme nous l’avions rappelé à l’époque.
Semaine après semaine la liste des crimes s’allonge et la répression se durcit.
Des responsables de la résistance populaire comme Murad Shtaiwi, de Kafr Qaddoum ou Abdallah Abu Rahma de Bil’in risquent de lourdes peines de prison et de fortes amendes pour organisation de manifestations interdites. Trois animateurs d’ONG de Jérusalem Daoud Al Ghoul, Majd Darwish et Saleh Dirbas, viennent d’être bannis pour quatre mois de leur ville sans qu’on ait connaissance du motif d’une telle décision illégale.
On peut penser que les condamnations de la mort de Ziad ne vont pas manquer. Elles seront vaines si elles ne s’accompagnent pas des sanctions que nous ne cessons de réclamer au gouvernement français : arrêt de toute coopération miliaire, embargo sur les armes, interdiction des produits des colonies et de toutes relations d’affaires avec les colonies, suspension de l’accord d’association…
Depuis le carnage de cet été à Gaza c’est chaque jour plus évident.
En Cisjordanie, comme à Jérusalem ou à Gaza, il faut arrêter le bras des assassins.
Le Bureau national