« Netanyahou se moque des états d’âme de la communauté internationale »
Taoufiq TAHANI
Président d’honneur de l’AFPS
« Tant que je serai premier ministre, il n’y aura pas d’État palestinien. » Ces paroles ont été constantes chez Netanyahou et plus particulièrement à la veille des élections car elles lui ont toujours porté chance. Mais cela n’a rien d’étonnant, c’est tout simplement conforme à la charte de son parti, le Likoud.
La communauté internationale, qui s’inquiétait « officiellement » de l’absence de toute volonté de paix de la part des dirigeants israéliens, n’a pris aucune mesure pour les contraindre à respecter le droit international et les différentes résolutions de l’ONU et du Conseil de sécurité. Pourtant, la résolution 2334, adoptée en décembre 2016 à l’unanimité de 14 voix moins une abstention, celle des États-Unis présidés encore pour quelques jours par Barack Obama, exigeait de nouveau d’Israël qu’il « arrête immédiatement et complètement toutes ses activités de peuplement dans les territoires palestiniens occupés, y compris à Jérusalem-Est ».
Par ce vote, les pays européens et autres membres du Conseil de sécurité de l’ONU voulaient sauver Israël de la folie de ses dirigeants. Dans les chancelleries occidentales, on entendait souvent dire que l’abandon de la solution à deux États ouvrirait la voie à deux autres solutions qui mettraient en péril l’État d’Israël.
Soit un seul État démocratique sur l’ensemble de la Palestine historique avec l’égalité des droits pour tous ses citoyens, soit un statu quo qui conduirait nécessairement à une situation d’apartheid. Or, l’écrasante majorité de la classe politique israélienne est farouchement opposée à la solution d’un seul État démocratique car elle estime que les Palestiniens seraient rapidement majoritaires. Netanyahou, qui se moque des états d’âme de la communauté internationale, surtout depuis l’élection de Donald Trump, a décidé de pousser son avantage au maximum pour, d’une part, rendre la solution à deux États impraticable (en accélérant la colonisation et la judaïsation de Jérusalem), ...