ainsi que des autres officiels et cela au milieu des critiques israéliennes acérées sur la position de l’Union Européenne par rapport au Mur de Séparation qu’Israël est en train de construire en Cisjordanie.
Des sources officielles israéliennes ont dit que le gouvernement avait décidé de réserver à Solana « un accueil froid et difficile » comme par exemple le fait d’annuler les rendez-vous programmés avec certains de principaux responsables israéliens.
Shalom et d’autres officiels ont fustigé l’Union Européenne pour avoir voté en faveur de la résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies avalisant la récente décision de la Cour Internationale de Justice (CIJ) qui a déclaré le Mur illégal et demandé sa démolition.
Shalom a déclaré que le soutien de l’Union Européenne à la résolution revenait à « encourager le terrorisme palestinien ».
Les responsables israéliens ont également prévenu l’Union Européenne que celle-ci ne serait pas capable de jouer un rôle constructif pour faire avancer le processus de paix au Moyen Orient à moins qu’elle n’opte pour une « position équilibrée » sur la question de la Barrière.
Mais Solana n’a pas semblé bouleversé par la « démonstration de colère » de ses hôtes. « Que vous le vouliez ou pas, nous faisons partie du processus de paix » a-t-il dit.
Jeudi à Tel Aviv, Solana avec Shalom à ses côtés, ne s’est pas excusé de la politique indépendante de l’Europe. « J’ai un défi : celui de convaincre le peuple israélien que l’union Européenne est un partenaire diplomatique en qui nous pouvons avoir confiance » dit-il. « Nous nous impliquerons que vous nous vouliez ou pas ».
Solana a réitéré la position de l’union Européenne : la construction du Mur par Israël est inacceptable.
Signaux mitigés
« Israël a le droit de se défendre. Mais néanmoins, Israël doit respecter la loi internationale. Nous respectons le droit de chaque pays de construire une barrière sur son propre territoire, mais une route à travers un territoire occupé n’est pas compatible avec la loi internationale » a dit le chef de la politique étrangère de l’Union Européenne.
Solana a également contesté l’affirmation du gouvernement israélien que le tracé actuel de la Barrière de Séparation est justifié parce que le Mur a « sauvé beaucoup de vies ». « Je sais que la barrière a sauvé beaucoup de vies, mais elle aurait aussi sauvé beaucoup de vies si elle avait été construite à l’intérieur de la ligne d’armistice de 1967…Et il faut se rappeler que beaucoup de Palestiniens sont morts ».
Mais Solana n’a pas donné d’indications que l’Union Européenne pourrait être amenée à prendre des sanctions envers Israël si l’état juif continue à ignorer l’opinion internationale suite à la décision de la Haute Cour des Nations Unies.
Un porte parole de l’ambassade hollandaise à Tel-Aviv a refusé de dire si le chef de la politique étrangère de l’Union Européenne va faire pression sur Israël afin de la cintraindre à appliquer la décision non contraignante de la Cour de Lahaye. Les Pays-Bas doivent reprendre la présidence tournante de l’Union Européenne.
Désaccord grandissant
Il y a une division grandissante au sein de l’establishment politique israélien sur la façon de répondre à l’opposition écrasante au Mur de la communauté internationale, exprimée mardi à New York quand quelques 150 états nations ont approuvé la résolution de l’CIJ.
Le vote a rejeté l’explication israélienne disant que le Mur était une barrière de défense dont le but est de prévenir les attaques des palestiniens et non de saisir plus de terres palestiniennes pour les colonies juives.
La position de la ligne dure était représentée par le ministre des affaires étrangères Shalom qui a presque accusé l’Europe de haïr Israël.
Shalom a soutenu que les Nations Unies et la communauté mondiale en général n’ont pas le droit de dicter à Israël quelles mesures il peut prendre pour se défendre contre ce qu’il considère être « le terrorisme palestinien envers des civils israéliens » mais que les Palestiniens estiment être une résistance contre l’occupation par Israël de leur terre.
De toutes les façons, l’idée de Shalom « tous contre nous » est partagée par le premier ministre Ariel Sharon et par l’institution militaire. Sharon a déjà ordonné une accélération de la construction du Mur au nord et à l’ouest de la Cisjordanie.
La presse israélienne a rapporté en début de semaine que plusieurs villages arabes et des petites villes au sud-ouest de Bethlehem seraient « ghéttoïsés » du fait qu’ils seront pris en sandwich entre le mur gigantesque sur un côté et l’ ancienne ligne d’armistice séparant Israël de la Cisjordanie de l’autre côté.
Si cela est vrai, le travail qui continue sur le Mur fait voler en éclats la récente décision de la Cour Suprême d’Israël, décision ordonnant au gouvernement de t
rouver un équilibre entre les « besoins de sécurité » de l’état et les dommages qu’endurent les Palestiniens.
Les sceptiques
Le point de vue de la ligne dure est contesté par un nombre grandissant d’israéliens dont certains dans les cercles gouvernementaux, qui demandent une approche plus équilibrée et avec moins de confrontations vis-à-vis de la décision de la CIJ et de l’opposition internationale à la barrière.
Une voix importante est celle du dirigeant de l’opposition, Shimon Peres, qui a demandé au gouvernement Sharon « d’atténuer » ses critiques envers la Cour Internationale et l’Union Européenne. Peres soutient que le défi israélien vis-à-vis de la communauté internationale risque de convaincre certains pays de « tout simplement boycotter les produits israéliens ».
En allant encore plus loin, le ministre de la justice, Yossi Lapid a prévenu qu’Israël risque de devenir un paria international s’il continue d’ignorer la décision de la CIJ. Le 10 juillet, le journal israélien Ha’aretz l’a cité en disant que la CIJ et les autres organisations internationales agissent comme une sorte de tribunal universel qu’on ne peut ignorer. Lapid a dit : « Si nous ne respectons pas les droits humains dans les territoires palestiniens, nous allons nous mettre dans la même situation qu’a connue l’Afrique du Sud ».
Ayant dit cela, des politiciens comme Lapid et Peres ne doivent pas cependant imaginer que leur ligne de pensée influencera la politique du gouvernement du moins dans le futur proche. Car leurs points de vue ne constituent qu’une opinion minoritaire dans un pays où les gouvernants actuels, assurés du soutien sans question des Etats-Unis, ont toujours défié la volonté de la communauté internationale.
Les Etats-Unis ont voté contre la dernière résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies et il est rapporté qu’ils ont assuré Israël qu’ils mettraient leur v
eto à toute formulation de résolution au Conseil de Sécurité qui condamnerait Israël.