Au moins dix-huit Palestiniens -dont sept enfants, selon le porte-parole du ministère palestinien de la Santé- ont péri durant ce bombardement. Quatre des maisons touchées appartiennent à des membres d’une même famille.
Ce carnage a eu lieu au lendemain du retrait officiel de l’armée israélienne de cette ville palestinienne de la bande de Gaza. Le 7 novembre, huit autres Palestiniens ont été tués dans le nord de ce petit territoire.
Le redéploiement de l’armée et des colons israéliens du territoire de la bande de Gaza, opéré voici un peu plus d’un an, n’a pourtant pas laissé de répit aux Gazaouis. Elaboré et mis en œuvre de façon unilatérale par Israël pour délégitimer toute perspective de négociation et pour poursuivre la colonisation- annexion de la Cisjordanie -comme s’il n’y avait aucune intégrité du territoire palestinien, ni d’appartenance nationale commune des Palestiniens de la bande de Gaza et de Cisjordanien- ce « redéploiement » s’est en réalité traduit par une succession de « pluies » et autres « nuages » de bombardements.
Après ceux d’été, ceux d’automne sont tout aussi meurtriers. On se rappelle comment, cet été, la plage de Gaza était mitraillée depuis la mer, au prix de plusieurs vies humaines, alors même que se négociait un accord national palestinien, et précisément pour cette raison ; puis comment de nouveau la population civile palestinienne était prise pour cible, alors que le président Mahmoud Abbas et son Premier ministre, Ismaïl Hanyeh, parvenaient à un accord dans lequel une partie de la communauté internationale, et singulièrement l’Europe, lisait en filigrane l’objectif de deux Etats ; et là aussi précisément pour cette raison.
Pour bloquer toute perspective de négociation. Pour semer les germes du chaos en semant la mort. ET de fait, depuis, l’armée israélienne a assassiné plusieurs centaines de Palestiniens.
Ce nouveau carnage n’a rien d’une erreur de tir comme le prétendent les autorités israéliennes. C’est un acte délibéré pour miner l’accord Fatah- Hamas en vue de constituer un gouvernement d’union nationale.
Exigeant du gouvernement palestinien la reconnaissance de l’Etat d’Israël, celle des accords signés et la renonciation à la violence, la communauté internationale a décidé de condamner à l’étouffement économique une population occupée et sous blocus ; à aucun moment cependant elle n’exige la réciproque de la puissance occupante, en dépit de la terreur d’Etat que celle-ci déploie.
Au contraire, le "boycott" par l’UE de l’AP, la suspension de l’aide, n’ont fait qu’encourager le déchaînement des agressions de l’armée israélienne. Ainsi à Beit Hanoun, un massacre de plus.
Alors que l’ensemble des organisations palestiniennes de résistance respecte depuis près de deux ans une trêve unilatérale, il est évident que de tels carnages ne peuvent que la radicaliser. Le mouvement Hamas a du reste promis « vengeance ».
La politique israélienne est meurtrière pour tous.
L’AFPS demande au gouvernement français :
d’intervenir d’urgence au sein du Conseil de Sécurité des Nations unies pour exiger la mise en place d’une force internationale de protection du peuple palestinien
de décider de sanctions économiques contre Israël tant que cet Etat ne reconnaîtra pas le droit du peuple palestinien à un Etat indépendant dans les frontières de 1967, ne reconnaîtra pas le droit international, ne reconnaîtra pas les accords signés, ne renoncera pas à la violence, ne renoncera pas à la colonisation ; notamment de suspendre toute coopération militaire avec Israël.
d’intervenir auprès de ses partenaires européens et au sein des Nations unies pour des décisions internationales de même nature.
Paris, le 8 novembre 2006.