Déclaration Palais de la Paix, La Haye Le 6 novembre 2004
« Nous soussignés, anciens et actuels hommes politiques et diplomates, en appelons à nos gouvernements pour qu’ils mettent leurs politiques concernant le conflit israélo-palestinien en accord avec le droit international - tant en théorie qu’en pratique. Actuellement ces politiques sont souvent en contradiction avec les positions affirmées par nos gouvernements et mettent sérieusement en danger les chances de paix au Proche-Orient. La manière dont nos gouvernements ont traité du problème du « Mur » qu’Israël construit en territoire palestinien occupé en est un exemple. (...) Les Etats sont appelés à n’assister en aucune mesure la construction du Mur et à maintenir le respect du droit international humanitaire comme cadre pour la solution du conflit.
Le 20 juillet, une majorité écrasante (150/6) de l’Assemblée générale des Nations unies, comprenant tous les membres de l’Union européenne (...) a demandé qu’Israël et tous les Etats membres des Nations unies se conforment aux obligations juridiques exprimées dans l’avis.
Compte tenu de la réaffirmation du cadre juridique du conflit par la CIJ, nous regrettons profondément que nos gouvernements n’aient pris aucune mesure visible, ni à plus forte raison efficace, jusqu’ici pour s’assurer qu’Israël respecte ses obligations en qualité de puissance occupante. Ainsi Israël a été en mesure de continuer librement ses politiques illégales, y compris la construction à un rythme accéléré du Mur en territoire occupé.
(...)
La communauté internationale a l’obligation d’agir dans l’intérêt d’une paix globale. Toute perspective d’une solution juste et viable sous la forme de deux Etats est existentiellement menacée par le mur (...)
Nous pressons nos gouvernements de prendre les mesures pour veiller à ce qu’Israël exerce son droit à la sécurité et à l’auto-défense à l’intérieur des limites qu’impose le droit international. (...)
Nous demandons donc à nos gouvernements de ne pas s’en tenir à de simples déclarations sur les règles et les principes du droit international humanitaire et des droits de l’Homme, mais d’aller au-delà en prenant des positions de nature à confirmer et renforcer le droit et non la loi de la jungle.
Des actes pris par la communauté internationale peuvent prévenir et sanctionner des politiques israéliennes illégales. Seules de telles actions peuvent mettre en route un processus de paix conduisant à une paix juste et durable au Moyen-Orient. »
Les signataires
Pays Bas : l Andreas Van Agt (Ancien premier ministre et ancien ministre des Affaires étrangères), l Gerben Meihuizen (ancien ambassadeur de Hollande en Syrie, en Jordanie, en Arabie Saoudite et en Algérie), l Jan Wijnenberg (ancien amabassadeur de Hollande au Yémen et en Arabie Saoudite), l Théodore van der Pluijm (ancien directeur de la division pour le Proche-Orient et l’Afrique du nord au Fonds international pour le développement agricole), l Hans van Bemmelen (ancien consul général de Hollande à Karachi, Pakistan).
Etats-Unis : l Edward L. Peck (ancien chef de mission américain en Irak et en Mauritanie),
l Carleton Coon (ancien chef de mission au Népal).
Canada : l Carolyn Parish (membre du Parlement canadien).
France : l Stéphane Hessel (ambassadeur de France).
Royaume-Uni : l Sir Harold Walker (ancien ambassadeur en Irak)
Japon : l Noboru Minowa (ancien ministre des Postes et Télécommunications et ancien député ; ministre de la Défense)
Autorité nationale palestinienne : l Asad Abdul Rahman (ancien ministre aux Réfugiés).