Samedi 4 mai, l’AFPS 49 organisait cette manifestation annuelle dans une maison de quartier populaire : le Centre Marcelle Menet d’Angers.
Au programme, trois moments, ponctués de temps de rencontre, à partir de 15h.
Et les stands de vente habituels, en même temps que deux expositions, l’une d’un photographe angevin sur Ramallah, l’autre sur le processus de colonisation et de dépossession.
D’abord un documentaire sur Gaza : le reportage d’envoyé spécial d’octobre dernier « Les estropiés de Gaza », alors même que nous apprenions les bombardements en cours et découvrions les noms des premières victimes. Il fut suivi d’un échange sur la situation dans l’enclave avec la poursuite de son blocus illégal, dans le contexte de la division inter-palestinienne et des risques pour la réalisation des droits nationaux du peuple palestinien.
Le groupe local a eu le plaisir d’accueillir la 1ère adjointe de la ville d’Angers qui avait tenu à assister à la conférence débat, point central de l’événement, de Sylvain Cypel, contributeur d’Orient XXI, ancien rédacteur en chef du Monde et fin connaisseur d’Israël comme des Etats-Unis, et Taoufiq Tahani sur la situation politique après les élections israéliennes du 9 avril et les élections de mi-mandat aux Etats-Unis.
Dans l’un et l’autre pays sont aux manettes des hommes qui veulent non seulement liquider la question palestinienne, mais toute notion de légalité internationale, la seule valide à leurs yeux étant celle de la force et de l’argent.
Dans ce contexte de tous les dangers, Sylvain nous a invités à mesurer la force des changements à l’intérieur de la société étatsunienne, dans la communauté juive (en gros aussi nombreuse que celle d’Israël) où la question palestinienne se pose désormais directement pour les jeunes qui se sentent naturellement en phase avec la défense des droits humains et donc des Palestiniens. Et aussi dans le parti démocrate, avec le même effet générationnel très positif pour les Palestiniens dans un parti qui fut naguère le soutien historique inconditionnel d’Israël.
Taoufiq de son côté a souligné la progression du soutien à la cause palestinienne en France, la seule qui puisse, dans la durée, réunir, sur une base de principes, de larges secteurs de l’opinion alors qu’existent de par le monde tant d’autres situations inacceptables, du Yémen au Tibet…
La situation politique palestinienne est certes très difficile avec la division politique et géographique et les coups de boutoir israélo-américains, mais il est clair que ni Mahmoud Abbas ni aucune personnalité politique palestinienne n’acceptera de se soumettre au plan Trump de capitulation en dépit de pressions inouïes, notamment de l’Arabie saoudite. A nous maintenant de demander compte à nos gouvernants : ont-ils tourné la page de « la solution à deux Etats » que les Européens avaient amené l’OLP à faire sienne ? Si ce n’est pas le cas pensent-ils pouvoir continuer à regarder ailleurs ?
Il y a là tous les moyens pour alerter les parlementaires et notamment celles et ceux du parti du président de la République. Il est un acte urgent que la France doit poser : la reconnaissance de l’Etat de Palestine. L’AFPS le rappellera dans son action nationale du 11 mai.
Après un dialogue passionnant avec une salle de 130 personnes, les échanges ont continué autour d’un apéritif d’honneur avant le moment de convivialité du repas qui clôturait la journée.