La première ligne de tramway a été construite au cours des années 2000. Et dès le début, le projet avait suscité la controverse : il reliait une colonie de Jérusalem-Est à un quartier de la partie ouest en passant par le centre-ville. Pour ses détracteurs, le tramway facilite les déplacements des colons, les Israéliens qui vivent dans la partie est de la ville. Il participe ainsi à « la politique d’annexion et de colonisation israélienne en territoire palestinien occupé », estime la Fédération internationale des droits de l’homme.
Israël a annexé la partie est de Jérusalem en 1980 et, aux yeux du droit israélien, l’ensemble de la ville fait partie du territoire national. Mais l’annexion n’a pas été reconnue par la communauté internationale et les Palestiniens revendiquent la partie orientale de la ville comme la capitale de leur futur État. Le statut de Jérusalem est souvent considéré comme l’un des sujets les plus sensibles du règlement du conflit et il devait faire l’objet de nouvelles négociations à la suite des accords intérimaires d’Oslo.
Des organisations de défense des droits de l’homme et des associations pro-palestiniennes ont donc fait pression sur les compagnies étrangères engagées dans la construction de ce tramway. Avant Alstom, plusieurs s’étaient déjà retirées : Veolia, Systra – une filiale de la compagnie ferroviaire française – ou encore le Canadien Bombardier.